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L'Élysée dément des propos rapportés d'Emmanuel Macron sur les "smicards"

Emmanuel Macron à l'Élysée le 5 février 2024

Emmanuel Macron à l'Élysée le 5 février 2024 - Ludovic MARIN / AFP

Les propos prêtés au président de la République dateraient d'une rencontre à l'Élysée avec le syndicat Modef, le 14 février.

L'Élysée veut éteindre la polémique. Le palais présidentiel a fermement démenti des propos rapportés d'Emmanuel Macron au sujet des "smicards" qui préféreraient des "abonnements VOD à une alimentation plus saine", tenus devant un syndicat agricole pour qui "le président ne s'est pas exprimé en ces termes, mais le fond est le même".

La polémique a été suscitée par le journal La Marseillaise, qui a relayé en Une de son édition de samedi 24 février une citation prêtée au chef de l'Etat lors d'une rencontre avec le syndicat Modef datant du 14 février dernier à l'Elysée: "les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine".

"Le fond est le même"

L'entourage du président de la République concède que "le sujet de la part de l'alimentation dans le budget des ménages" a pu être évoqué mais il réfute absolument ces mots, ajoutant que "publier entre guillemets des propos rapportés sans vérification est par ailleurs curieux déontologiquement".

Interrogée par l'AFP, Lucie Illy, vice-présidente du Modef et présente à cette réunion, a affirmé que "le président ne s'est pas exprimé en ces termes, mais le fond est le même".

Cette arboricultrice bio dans les Hautes-Alpes a notamment interpellé le président sur les "marges abusives que l'on constate parfois sur le bio, et la difficulté pour des personnes qui touchent le Smic de se fournir en produits bio".

"Il m'a dit d'abord qu'il n'y avait pas de marges abusives en bio. Puis il a dit que 'bien se nourrir est un choix de vie. Alors qu'on a 70 chaînes gratuites en France', on peut se passer d'un abonnement (télé) pour se payer des pommes bio", a-t-elle relaté.

Se disant "un peu choquée", elle a fait valoir que "quand on travaille et qu'on gagne le Smic, c'est dur de s'entendre dire de choisir entre bien manger et les loisirs, ça peut aller loin".

Réactions indignées

Face à ces propos, le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a immédiatement dénoncé "le mépris de classe jusqu'au bout de la part de celui qui, de toute sa vie, n'aura jamais eu d'arbitrage à faire entre manger mieux et avoir accès à la culture".

La cheffe des députés RN Marine Le Pen a également épinglé un "mépris de classe permanent" du président.

"Communication blessante et provocatrice, Emmanuel Macron, dérangeant dans ses attitudes, inquiétant dans ses comportements, incompétent dans sa fonction, accentue la crise politique", a-t-elle insisté.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV