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Jean-Jacques Augier, portrait d'un homme d'affaires discret

Jean-Jacques Augier

Jean-Jacques Augier - -

"Le Monde" révèle jeudi que le co-trésorier de la campagne de Hollande est actionnaire de compagnies offshore. L'homme, nouveau propriétaire de "Têtu" et vieil ami du président est un homme d'affaires discret. Portrait.

Jean-Jacques Augier. Ce nom vous dit peut-être quelque chose depuis qu'il a racheté à Pierre Bergé le mensuel gay Têtu pour un euro symbolique, mi-mars.

Jeudi, ce sont les révélations du Monde sur sa participation dans une société offshore, basée dans les îles Caïman, qui lui valent d'être cité dans la presse. Un lien qui aurait peut-être pu passer inaperçu sans les remous causés par l'affaire Cahuzac. D'autant que cet "ami de trente ans" de François Hollande est d'une grande discrétion.

L'ami de Hollande

Polytechnicien et énarque, issu de la célèbre promotion Voltaire, comme Hollande, Royal ou Sapin, Jean-Jacques Augier, 59 ans, est un pur produit de l'élite à la française.

L'homme fonctionne à l'admiration, à l'estime et se révèle fidèle en amitié. Selon le portrait que Libération dressait de lui le 29 mars dernier, il a su très tôt qu'il n'était pas fait pour la politique. Ce qui ne l'empêche pas de faire partie des cerles restreints de Jacques Delors, à qui il voue une grande admiration, et de François Hollande.

C'est à son retour de Chine, en 2009, qu'il propose son aide au candidat socialiste, gérant le budget de 22 millions d'euros de sa campagne pour la présidentielle de 2012.

L'homme d'affaires

Après un passage à l'Inspection générale des finances, dans les années 80, Jean-Jacques Augier intègre la Compagnie générale d'électricité, où, remarqué par son président Georges Pébereau, "un très grand industriel", il devient son directeur de cabinet. "Soit je travaille pour des gens pour qui j’ai de l’estime, soit je suis indépendant" lance-t-il en 1986, lorsque Pébereau est limogé par Jacques Chirac, alors Premier ministre du gouvernement de cohabitation.

C'est le début de sa période taxis. Bras droit d'André Rousselet, le fondateur de Canal+, et trésorier de François Mitterrand, Jean-Jacques Augier a pour mission de redresser les taxis G7. Mission dont il s'acquitte avant de passer, sans transition mais pas par hasard, à l'édition, dans les années 90, rachetant les éditions Balland puis P.O.L.

Mais cet amoureux des livres se sent bientôt des envies d'ailleurs. Ce sera la Chine, où il créé une livrairie indépendante à l'européenne à Pékin et rachète... des boucheries.

L'homme d'affaires tous azimuts, pour qui, selon son portrait dans Libération toujours, "il n'y a pas d'entreprise qui ne soit pas intéressante", revient alors en France, où il investit notamment dans le revue Books.

La page Têtu

Sa dernière aventure, c'est le rachat en février dernier et pour un euro symbolique à Pierre Bergé du magazine Têtu, qu'il entreprend de redresser. Le magazine perd en en effet 2,3 millions d'euros par an. Changement de trajectoire, plan social, déménagement dans des locaux plus petits, le redémarrage du mensuel n'est pas sans douleur et sans heurts.

"On me dit que je ne prends pas en compte la dimension humaine. C’est un procès d’intention inacceptable!" se défendait Jean-Jacques Augier, interrogé en mars dernier par BFMTV.com.