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Impopularité, affaires, chômage: Hollande peut-il encore rebondir?

François Hollande lors de son déplacement au Maroc, le 4 avril.

François Hollande lors de son déplacement au Maroc, le 4 avril. - -

Mal en point après les récentes affaires qui ont ébranlé la vie politique française, le président de la République doit trouver un moyen de remonter la pente et de reconquérir l'opinion publique.

Comment rebondir après la crise? La question doit certainement hanter l'esprit de François Hollande depuis l'éclatement de l'ultime épisode de l'affaire Cahuzac, en début de semaine.

Une situation extrêmement délicate pour le chef de l'Etat, que le dernier baromètre mensuel TNS Sofres, publié jeudi, est venu un peu plus accabler. Dans ce sondage réalisé avant les aveux de l'ancien ministre du Budget, François Hollande n'est crédité que de 27% d'opinion favorable.

Après seulement onze mois de présidence, l'impasse s'annonce-t-elle durable pour le président de la République? A-t-il encore les moyens de s'en sortir? Décryptage.

"Processus de dévissage"

Plus que les affaires - puisque le nom de François Hollande est également apparu dans le cadre de l'Offshore Leaks, dans lequel son ancien trésorier de campagne est cité - c'est surtout l'impopularité, désormais record, qui pèse lourdement sur le chef de l'Etat.

"Sa base de popularité est devenue extrêmement ténue", analyse Pascal Perrineau, politologue et directeur du centre de recherches politiques de SciencesPo, interrogé par BFMTV.com. "Jamais un président n’avait été dans un tel état de défiance après onze mois d’exercice du pouvoir. A droite et au centre, il ne lui reste rien. Mais ce qui est beaucoup plus préoccupant pour François Hollande, c'est que la fracture se fait également dans son camp. Il est devenu nettement impopulaire auprès des électorats de gauche, non-socialistes", poursuit le politologue.

Pour Pascal Perrineau, un tel décrochage auprès de l'opinion publique ne "tient plus de l'érosion" mais d'un véritable "processus de dévissage".

La moralisation comme remède à la crise?

Ses prises de parole depuis mercredi l'attestent: le président de la République a opté pour une contre-attaque basée sur une moralisation de la vie politique. Une tentative de riposte marquée du sceau de la République exemplaire, concept sérieusement écorné, qui comporte trois mesures-phares: le non-cumul des mandats (qui n'entrera en vigueur qu'en 2017), la publication du patrimoine des élus et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature.

Une stratégie insuffisante, pour Pascal Perrineau. "Se lancer sur le seul terrain de la moralisation ne suffira pas", juge-t-il. "L'essentiel du dévissage de François Hollande étant antérieur à l'affaire Cahuzac, c'est surtout sur les mesures sociales et économiques qu'il est attendu par les Français".

Quatre ans pour reconquérir l'opinion

Alors, comment le président de la République peut-il remonter la pente? En se retroussant les manches et en s'attaquant au chômage pour de bon, pendant les quatre années restantes du mandat. "Seuls de meilleurs indicateurs économiques et sociaux pourraient contribuer à lui redonner un peu d'oxygène", estime Pascal Perrineau.

"Si, dans un an, certains éléments sur le chômage, la croissance, le niveau de dette publique, sont plus favorables qu’aujourd’hui, François Hollande pourra engager un lent travail de reconquête. Si ces résultats ne sont pas au rendez-vous, l'affaire est très mal partie pour lui", conclut le politologue.


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