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Élysée

Hollande veut relancer l'idéal européen

Le président François Hollande lors de sa première conférence de presse-bilan, en novembre 2012.

Le président François Hollande lors de sa première conférence de presse-bilan, en novembre 2012. - -

Dans une interview au "Nouvel Obs", le chef de l'Etat évoque la montée du FN et le risque d'un vote extrémiste lors des prochaines élections européennes. Il annonce également trois propositions pour "tirer les leçons de Lampedusa".

François Hollande l'Européen. Le président de la République a accordé une interview à trois titres européens -Le Soir, le Standaard et le Nouvel Observateur- à l'occasion du colloque "Réinventer l'Europe" qui se déroule à Bruxelles de jeudi à samedi. Le point sur ses principales déclarations.

"Tirer les leçons de Lampedusa"

Le naufrage qui a coûté la vie à plus de 200 migrants clandestins, la semaine dernière au large de l'île italienne de Lampedusa, a relancé le débat sur la politique migratoire européenne. "Ce drame interpelle toute l'Europe. Elle doit en tirer les leçons. L'Union ne peut tolérer de voir au large de ses côtes, des gens mourir dans des conditions épouvantables, pour fuir la misère ou les guerres", a déclaré François Hollande dans cet entretien croisé.

Le président s'engage à faire trois propositions "dans les prochains jours" pour éviter un nouveau drame. Un plan en troix axes selon lui ("prévention, solidarité et protection"). "Prévention par une meilleure coopération avec les pays d’origine et un meilleur accueil des réfugiés au plus près des zones de conflit; solidarité par une politique euro-méditerranéenne beaucoup plus active en amplifiant encore le soutien aux pays des printemps arabes; et protection avec un renforcement de la surveillance des frontières, qui est le rôle de l’agence européenne Frontex et une lutte plus efficace contre les passeurs", a-t-il détaillé.

On ignore en revanche à quelle date ce plan sera soumis aux dirigeants européens, peut-être à l'occasion du Conseil européen des 24 et 25 octobre prochains, au cours duquel la France devrait aborder la question de l'immigration.

Relancer "l'idéal européen"

Outre Lampedusa, François Hollande a également réagi à la montée des extrémismes en Europe. Une montée qui s'explique selon lui par "le manque de perspective et de dynamique collective". D'où la nécessité pour l'Europe de tenir et de fédérer de nouveau autour de "l'idéal européen".

"L'Europe a surmonté la crise de la zone euro. C’est un pas important. Reste à relever le défi de la croissance et de l’emploi. Mais l’Europe c’est un esprit, une mentalité. C’est en étant européen que l’on donnera confiance dans l’Europe, c’est-à-dire en donnant une perspective, un sens et donc un contenu. L’heure n’est pas aux modifications institutionnelles mais aux choix politiques", estime ainsi François Hollande.

"Sortir de la crise est nécessaire, mais il faudra faire bien davantage pour diminuer les égoïsmes nationaux et les aspirations identitaires", poursuit le président français.

Une Europe à deux vitesses

François Hollande prône également une plus grande politique commune dans l'Union, quitte à ce qu'elle se traduise par une Europe à deux vitesses. "Les leaders des Etats membres doivent se placer au-dessus du niveau national. L'idée européenne doit être davantage revendiquée. Certes, ce n’est pas facile à 28! D’où la volonté de partir d’un noyau dur avec la zone euro et d’avancer plus vite avec les pays qui en décident librement. Je n’exclus personne, mais nous devons partir de l'eurozone."

François Hollande affirme avoir de grandes ambitions pour l'UE. Rappelant qu'elle est "la première puissance économique du monde", le chef de l'Etat estime que "l'Union doit prendre davantage conscience de son rôle dans le monde. Sur les droits, les libertés, le développement, l'environnement et la sécurité".

Sandrine Cochard