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Élysée

Hollande s'envole pour une tournée de 4 jours au Proche-Orient

François Hollande, le 13 avril 2016.

François Hollande, le 13 avril 2016. - Thomas Samson - AFP

Accompagné des ministres de la Défense Jean-Yves Le Drian et de la Culture Audrey Azoulay, le chef de l'Etat devait décoller ce samedi matin pour le Liban, avant de se rendre en Egypte et en Jordanie. Au menu: des contrats espérés et des discussions sur l'accueil des réfugiés, les droits humains et la lutte contre le terrorisme.

François Hollande entame ce samedi au Liban une tournée de quatre jours au Moyen-Orient qui le conduira aussi en Egypte et Jordanie, un déplacement dominé par la crise des réfugiés, la lutte contre le groupe Daesh (l'acronyme en arabe de l'Etat islamique) en Syrie, Irak, Libye.

Le président de la République n'échappera pas non plus à la question des droits de l'Homme, en particulier en Egypte où sa première visite d'Etat est déjà critiquée par plusieurs ONG, qui dénoncent "le silence étourdissant" de Paris sur les violations des droits humains par le régime du président Abdel Fattah al-Sissi.

Au cas de l'étudiant italien mort sous la torture fin janvier au Caire qui a conduit récemment l'Italie à rappeler son ambassadeur, se sont ajoutées mercredi les accusations portées contre le Quai d'Orsay par la mère d'un enseignant français battu à mort en 2013 dans un commissariat de police égyptien. Selon un diplomate français, François Hollande entend sur ces sujets porter des "messages" de façon "discrète et efficace".

Seuls deux ministres accompagneront François Hollande dans sa tournée: Audrey Azoulay (Culture) et Jean-Yves Le Drian (Défense), le chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault n'étant pas de la partie pour des raisons "d'agenda".

Au Liban samedi

Au Liban, la crise des réfugiés fuyant la guerre en Syrie sera, samedi et dimanche, au centre de la visite. Le pays accueille 1,1 million de Syriens, soit l'équivalent d'un quart de sa population. François Hollande se rendra notamment dans un camp d'accueil, où il rencontrera des familles syriennes candidates à l'asile en France. Après plusieurs projets de visite avortés,

François Hollande arrive dans un pays en crise institutionnelle, où le siège du président est vacant depuis mai 2014. Suivant la ligne constante de Paris, il devrait de nouveau offrir le soutien de la France pour aider ce pays "ami" à retrouver la stabilité. François Hollande aura ainsi, selon son entourage, des entretiens avec l'ensemble des responsables libanais "dans un esprit d'équilibre et de respect".

"On est dans une démarche de bonne volonté, de facilitation mais il ne faut pas franchir la ligne rouge de l'ingérence", explique un diplomate à Paris.

François Hollande rencontrera notamment le président du Parlement Nabih Berry, le Premier ministre Tammam Salam. Il recevra des personnalités religieuses, à commencer par le patriarche maronite, Béchara Boutros Raï. Quant à d'éventuels contacts avec les candidats à la présidentielle, notamment les deux plus sérieux, Sleimane Frangié et Michel Aoun, rien n'est prévu, assure-t-on, cela pourrait se faire "informellement en marge d'autres évènements", indique une source à Paris.

François Hollande compte aussi marquer "le soutien" de la France "aux forces armées libanaises", alors qu'un important contrat de 2,2 milliards d'euros (dit "Donas") de fourniture d'armements français au Liban conclu en avril 2015, a été suspendu à l'initiative de l'Arabie saoudite qui devait le financer par un don. En janvier, l'entourage du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait annoncé la reprise des livraisons au printemps.

En Egypte dimanche, en Jordanie mardi

En Egypte (les 17 et 18 avril) et Jordanie (le 19), la tournée présidentielle prendra une forte connotation économique. François Hollande sera ainsi accompagné d'une trentaine de dirigeants d'entreprises et ouvrira des forums économiques dans les deux pays.

"Nous essayons de faire que cette visite soit un atout pour nos entreprises et espérons qu'à cette occasion des contrats puissent être conclus", indique-t-on de source diplomatique.

Côté diplomatique, au Caire, la crise libyenne et le conflit israélo-palestinien seront au coeur des entretiens avec Abdel Fattah Al-Sissi. Vendredi soir, veille de son départ, François Hollande devait rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas.

En Jordanie, le président se rendra notamment sur la base aérienne Prince-Hassan, à une centaine de km au Nord-Est d'Amman d'où décollent les avions français dans le cadre des opérations contre Daesh en Syrie et Irak. Il exprimera au roi Abdallah II le soutien de la France alors que la Jordanie accueille quelque 600.000 réfugiés.

L'association française des victimes du terrorisme attend aussi de François Hollande qu'il demande l'extradition de personnes mises en cause dans l'attentat de la rue des Rosiers en 1982.

V.R. avec AFP