Hollande monte en première ligne

François Hollande tiendra mardi sa première grande conférence de presse présidentielle depuis son élection, en mai dernier. L'occasion pour le chef de l’État d’expliquer le sens de son action.

120 minutes pour convaincre journalistes et opinion : l’exercice est périlleux. Au plus bas dans les sondages six mois après son investiture et contesté dans sa propre majorité, François Hollande tentera mardi de rebondir et de convaincre une opinion inquiète lors de la première conférence de presse de son quinquennat.

Cet exercice, très attendu, intervient à un moment charnière. Le chef de l'Etat vient en effet de lancer un nouveau chantier de son quinquennat, "la relance de la compétitivité".

Il a lui-même expliqué qu'il s'agissait d'un "troisième temps" de son action, après ceux de "la réorientation de l'Europe", et du "redressement budgétaire".

"Montrer que le gouvernement est mobilisé"

Alors que sa cote de confiance a encore fondu, le chef de l'Etat a décidé de monter "en première ligne", selon sa propre expression.

Pour le président de l'institut CSA, Bernard Sananes, le "premier enjeu" mardi sera "de donner aux Français des raisons d'espérer alors que la crise est là et que leur moral est au plus bas".

"Le second c'est incontestablement de montrer que le gouvernement est mobilisé", alors qu'une série de couacs a fragilisé la crédibilité de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Affermir son autorité

Enfin, le chef de l'Etat doit lui-même "s'imposer dans l'habit présidentiel, notamment sur la question de l'autorité du président de la République".

"Dans un moment qu'elle sait difficile, l'opinion est prête à accepter des changements de positions" comme sur la TVA, mais les Français "jugeront sur deux critères : est-ce que c'est juste, est-ce que c'est efficace ?", estime-t-il.

Rassurer sur la question de l'emploi

"Il va devoir expliquer le sens de son action, fixer un cap, une perspective mais aussi se poser en rassembleur devant des Français inquiets", confie un proche du président. Pour lui, le chef de l'Etat "devra aussi se concentrer sur la question, centrale pour les Français, de l'emploi".

Quelque 400 journalistes français et étrangers sont attendus pour cette conférence de presse.

Alors que François Hollande avait en avril envisagé d'organiser ce rendez-vous hors les murs de l'Elysée, dans un lieu moins imposant, il a finalement choisi le cadre solennel de la grande salle des fêtes de l'Elysée.

Le temps de la présidence "normale" semble s'éloigner pour un exercice plus solennel du pouvoir. "L'Elysée, c'est le lieu de décision et de pouvoir", constate sobrement un des proches de François Hollande.

E.B. avec AFP