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Élysée

Hollande: les musulmans "premières victimes du fanatisme"

François Hollande a posé jeudi devant la façade de l'IMA où est inscrit en énormes lettres rouges en français et en arabe "nous sommes Charlie". Il était aux côtés du président de l'IMA, Jack Lang.

François Hollande a posé jeudi devant la façade de l'IMA où est inscrit en énormes lettres rouges en français et en arabe "nous sommes Charlie". Il était aux côtés du président de l'IMA, Jack Lang. - Ian Langsdon - AFP

Les musulmans sont "les premières victimes" de "l'islamisme radical" dans le monde, a rappelé jeudi François Hollande au cours d'un discours à l'Institut du monde arabe dans lequel il a de nouveau regretté que la communauté internationale ne soit pas intervenue militairement en Syrie.

François Hollande a prononcé jeudi un discours qui, dans "les circonstances épouvantes que nous connaissons, vient à point nommé", selon lui. Ouvrant à l'Institut du Monde Arabe, à Paris, un forum intitulé "Renouveaux du Monde arabe", le chef de l'Etat a profité de l'occasion pour rappeler quelques valeurs et les positions de la France.

Les musulmans sont les "premières victimes du fanatisme, du fondamentalisme, de l'intolérance" sur la planète, a insisté le président de la République. "L'islamisme radical" s'est nourri "de toutes les contradictions, de toutes les influences, de toutes les misères, de toutes les inégalités, de tous les conflits non réglés depuis trop longtemps", a poursuivi le chef de l'Etat. Arborant le costume de père de nation qu'il ne quitte plus depuis les attentats, François Hollande a rappelé: "Les Français de confession musulmane ont les mêmes droits, les mêmes devoirs que tous les citoyens. Ils doivent être protégés. La laïcité y concourt car elle respecte toutes les religions".

"La France est un pays qui a des règles"

"La France est un pays ami mais la France est un pays qui a des règles des principes, des valeurs et parmi les valeurs il y en a une qui n'est pas négociable, qui ne le sera jamais, c'est la liberté, la démocratie", a-t-il martelé. "Je veux que ceux (les musulmans) qui vivent en France puissent se savoir, unis protégés, respectés comme eux-mêmes doivent respecter la République", a tenu à redire François Hollande dont le blason de Président a été redoré ces derniers jours.

Le "symbole de solidarité" d'une journaliste syrienne

Soulignant la mobilisation nationale et internationale qui de ces derniers jours, François Hollande a évoqué la photo d'une journaliste syrienne dans les décombres d'Alep. Sur la photo largement partagée sur les réseaux sociaux, comme l'indiquait le Huffington Post, la journaliste Zaina Erhaim tient une pancarte avec le slogan "Je suis Charlie". Un drapeau des rebelles syriens est dessiné en bas de l'affiche.

"Quel plus beau symbole dans ce lieu de désolation que marquer sa solidarité dans le malheur?", a noté François Hollande.

"Terrible leçon de la tragédie syrienne"

Comme il l'avait fait la veille lors de ses vœux aux armées, François Hollande a de nouveau regretté que la communauté internationale ne soit pas intervenue militairement en Syrie à la fin de l'été 2013, comme le souhaitait la France. "Terrible leçon de la tragédie syrienne quand la communauté internationale tarde trop à faire ses choix, prendre ses décisions. Quand on regarde le nombre de personnes déplacées, réfugiées, avec le fardeau que cela peut représenter pour le Liban, la Jordanie, la Turquie", a dit le chef de l'Etat.

"Les conflits qui peuvent exister, qui existent depuis trop longtemps au Proche et au Moyen-Orient n'ont pas leur place ici, ne peuvent pas être importés. C'est pourquoi la France est à l'initiative pour faire tout pour les régler et prendre ses responsabilités le cas échéant", selon François Hollande.

Karine Lambin