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Élysée

Hollande: "Le combat des femmes m'a permis d'être un meilleur père"

Dans un entretien accordé au magazine Elle, le président de la République se pose en défenseur des femmes, en féministe convaincu mais aussi en homme politique habile à destination d'un électorat qui l'a soutenu en 2012. De Julie Gayet à Ségolène Royal en passant par Angela Merkel, François Hollande livre néanmoins des anecdotes intimes. Un fait dont il n'est pas coutumier.

"Le partage des tâches est une condition du bonheur familial", juge François Hollande. Le chef de l'Etat ne parle pas de sa relation avec son Premier ministre Manuel Valls sur un ton paternaliste mais de sa vie personnelle à propos de laquelle il se livre dans un entretien à Elle, en kiosques vendredi. Sans jamais évoquer Julie Gayet ou Valérie Trierweiler, le président de la République revient, chose rare, sur sa relation avec Ségolène Royal et leurs quatre enfants. Avec force de détails, il se prête à un exercice qu'il affectionne peu mais qui pourrait le rendre plus humain. 

"Longtemps, nous avons été députés l’un et l’autre. Ce qui, à l’époque, était une situation singulière. Elle a été, comme beaucoup de femmes, capable de concilier sa carrière avec sa vie de famille. Pour ma part, j’ai essayé, autant que possible, d’être présent. Je faisais les courses ou la cuisine. Je m’occupais des enfants aussi. Je leur racontais des histoires le soir, je les emmenais faire du sport. Mais, si vous interrogiez Ségolène Royal, j’imagine qu’elle vous confierait que je n’en ai sans doute pas fait assez…", estime François Hollande qui insiste sur l'importance des déjeuners en famille du dimanche midi. 

Les femmes, une cible... électorale

Mais François Hollande, dont 57% des électeurs en 2012 étaient des femmes, élargit son propos. Face au harcèlement verbal ou physique - "scandaleusement banalisé" - "aucun geste ne doit rester sans réponse", dit-il car "il atteint les principes mêmes de la vie en commun". "Aucune femme ne doit rester seule face au harcèlement, d'où qu'il vienne, au bureau, dans la rue ou dans un train", ajoute François Hollande avant d'annoncer que de "nouvelles initiatives" allaient être prises par la ministre Laurence Rossignol.

Interrogé sur l'opportunité de "légiférer" en faveur de la "légitime défense permanente" après la grâce partielle qu'il a accordée à Jacqueline Sauvage, le Président répond qu'il faut "veiller" à "interpréter la loi dans son esprit et à protéger les femmes des violences". Tout en blâmant les silences qui "ne sont pas tolérables", poursuit-il, "mieux vaut prendre d'infinies précautions", avant de changer la loi.

Hommage à Angela Merkel

Dans une autre partie de son entretien à Elle le chef de l'Etat se revendique "féministe" et "socialiste" et donne les noms de Simone Veil, des panthéonisées Geneviève de Gaulle- Anthonioz, Germaine Tillion ou Marie curie et d'Angela Merkel parmi ses femmes favorites. "Le combat des femmes m'a permis d'être un meilleur père", assure-t-il avant d'ajouter au sujet de la chancelière allemande: 

"Elle est plus féministe qu’elle ne doit le penser elle-même. Elle est un exemple de volonté et de réussite pour beaucoup de femmes. Elle sera peut-être surprise par ma déclaration [Sourire.]. Chacun sait que, si nous partageons beaucoup d’engagements pour l’Europe, nous ne sommes pas de la même sensibilité".

Façon de montrer aussi que s'il refuse d'évoquer la présidentielle, malgré une question jugée "habile" sur le sujet, François Hollande ne manque aucune occasion de passer des messages.

S.A.