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Élysée

Hollande exprime sa "gratitude" aux forces de l'ordre

François Hollande a affirmé jeudi que les perquisitions administratives opérées dans le cadre de l'état d'urgence avaient "mis au jour 25 infractions en lien direct avec le terrorisme" et a défendu son projet de voir ce régime inscrit dans la constitution.

Il a l'habitude de présenter ses vœux aux Français, aux armées, au monde économique, aux fonctionnaires de l'Education. Mais c'est une première qui a eu lieu jeudi. François Hollande a adressé - pour la première fois depuis le début de son mandat - ses vœux aux membres des forces de sécurité réunis: policiers, gendarmes, militaires, membres des unités d'élites du Raid, du GIGN, militaires de l'opération Sentinelle.

Un an jour pour jour après l'attentat contre Charlie Hebdo, dans la grande cour de la Préfecture de police le Président a déposé une gerbe devant le monument aux "victimes du devoir".

Le 13 janvier 2015, c'est là déjà que le chef de l'Etat avait salué devant leurs cercueils ceux qui sont "morts pour que nous puissions vivre libres". Clarissa Jean-Philippe, tuée le 8 janvier à Montrouge, lors de la fusillade menée par Amedy Coulibaly, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet, tombés sous les balles des frères Chérif et Saïd Kouachi, le 7 janvier, lors de l'attaque contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

"Je l'affirme une nouvelle fois ici. Nous ne les oublierons jamais. Ils sont morts pour que nous puissions vivre libres", a déclaré le Président reprenant les mêmes mots qu'il avait employés le 13 janvier de l'année dernière au même endroit.

François Hollande a exprimé aux forces de sécurité sa "gratitude", sa "confiance" et la "reconnaissance de la Nation".

Il a notamment salué les unités d'élite du GIGN, du Raid et de la BRI, qui sont intervenues lors des attentats de janvier et novembre, ainsi qu'aux policiers qui, le 13 novembre au Bataclan, "se sont portés au devant du danger munis de leur seule arme de poing".

Le chef de l'Etat a enfin égrainé les noms de tous les autres policiers et sapeurs-pompiers morts en service en 2015.

200 interdictions de sortie du territoire prononcées depuis un an

Dans son discours, le chef de l’État a insisté sur le renforcement des moyens humains, techniques, juridiques et financiers dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il a évoqué également la révision constitutionnelle et l’état d’urgence ainsi que le réforme de la procédure pénale.

"La mise en oeuvre" de l'état d'urgence, déclenché le soir des attentats du 13 novembre (130 morts) et prolongé de trois mois par le Parlement, "a permis d'effectuer des perquisitions administratives qui ont mis au jour 25 infractions en lien direct avec le terrorisme", a affirmé le président de la République.

"Depuis un an, près de 200 interdictions de sortie du territoire ont pu être prononcées à l'encontre d'individus soupçonnés de vouloir rejoindre les groupes terroristes en Syrie et en Irak", a affirmé le président de la République. "Plus de 50 étrangers se sont vus interdire le territoire" français, a-t-il ajouté.

"Nos libertés doivent être garanties"

"L'état d'urgence, dans une démocratie qui veut se défendre mais qui veut aussi défendre ses libertés, n'a pas vocation à durer. Il obéit à des conditions déterminées", a déclaré François Hollande.

"C'est la raison pour laquelle j'ai proposé d'inscrire l'état d'urgence dans notre Constitution pour préciser les moyens qui pourraient être utilisés dans ce cadre et définir les raisons qui pourraient justifier son déclenchement. Car nos libertés doivent être garanties. La lutte qui doit être menée contre ceux qui veulent les attaquer, ces libertés, ne saurait justifier de les amoindrir. La France sait ce qu'elle perdrait à négliger les valeurs qui la fondent", a développé le chef de l'Etat.

Une "mise en commun" des informations entre police, gendarmerie, renseignement

François Hollande a demandé une "parfaite concertation" entre police, gendarmerie, renseignement et militaires et la "mise en commun" des informations, pour faire face à la menace terroriste.

Il a souligné que les mesures prévues dans le cadre du projet de loi Taubira pour renforcer la lutte contre le terrorisme seraient "placées sous le contrôle du juge car c'est une garantie pour la régularité et la légitimité de ces actes qui sont forcément limités dans le temps et dans la lutte contre le terrorisme".

K. L. avec AFP