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Élysée

Hollande et Valls tentent d'apaiser les tensions au sommet de l'Etat

Après des jours de tensions, provoquées par la parution du livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, François Hollande et Manuel Valls se sont efforcés mercredi d'apaiser la situation. Le chef de l'Etat a appelé à la "cohésion" et à la "solidarité", tandis que son Premier ministre a vigoureusement salué le bilan du quinquennat à l'Assemblée.

Retrouvailles tendues, ce mercredi, entre François Hollande et Manuel Valls. Avant le Conseil des ministres, les deux hommes se sont rejoints pour une poignée de main sur le perron de l'Elysée. Tout un symbole, après des jours de tensions. L'étincelle a été provoquée par la parution du livre Un président ne devrait pas dire ça, qui a isolé François Hollande au sein de la gauche et de sa majorité. Dans l'avion qui l'emmenait en Gironde fin octobre, le Premier ministre a dit sa "colère" à la lecture des confessions du chef de l'Etat, et la "honte" des militants socialistes".

Prenant ses distances, Manuel Valls a plaidé pour la "franchise", avant d'adoucir ses propos après un recadrage de Stéphane Le Foll et du président lui-même, qui a estimé que chacun devait être "à sa tâche".

"J’ai du respect vis-à-vis de François Hollande. C’est un ami. J’ai aussi du respect pour la fonction", s'est-il défendu lundi.

"Un président qui préside et un Premier ministre qui gouverne"

En apparence, le Premier ministre souligne sa loyauté, mais soigne officieusement ses ambitions pour 2017, dans l'éventualité où François Hollande ne se présenterait pas. Et la stratégie semble payer, puisque ce mercredi, sa cote de confiance grimpe à 34%, alors que celle de François Hollande est à 16%.

Ce même jour, les deux hommes se sont en tout cas employés à apaiser les tensions. A l'ouverture du Conseil des ministres, le président de la République a appelé l'exécutif à garder "cohésion" et de "solidarité", "face aux grands enjeux auxquels nous devons faire face", a précisé Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement.

"Ce Conseil des ministres a été studieux, l'ensemble des membres du gouvernement concentrés, avec deux principes qui se sont clairement affichés, un président qui préside et un Premier ministre qui gouverne", a estimé Stéphane Le Foll.

"Nous pouvons prolonger ce quinquennat"

Quelques heures plus tard, répondant au Républicain Christian Jacob qui l'interrogeait sur les tensions avec François Hollande, Manuel Valls a défendu le bilan du quinquennat à l'Assemblée nationale. "Je n’ai aucun problème pour assumer ce que nous avons fait depuis 2012, il y a eu bien sûr des erreurs, bien sûr des problèmes", a-t-il déclaré, après avoir cité notamment la politique économique du gouvernement et son action à l'international.

"Je pense que nous pouvons prolonger ce quinquennat", a-t-il aussi ajouté, avant de conclure: "Je pense que dans ce moment-là, où il y a tellement de doutes sur la parole publique, au lieu de rigoler, au lieu d’interpeller, moi à ma place, je souhaite tout simplement qu’il y ait de la dignité".

Charlie Vandekerkhove