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Élysée

Hollande et Trump se sont entretenus et partagent "la volonté de travailler en commun"

François Hollande, le 15 septembre 2016.

François Hollande, le 15 septembre 2016. - Yoan Valat - Pool - AFP

Le chef d'Etat français, qui ne cachait pas depuis plusieurs mois sa préférence pour la démocrate Hillary Clinton, et le président élu américain et se sont entretenus par téléphone ce vendredi.

Premier échange de vive voix entre François Hollande et Donald Trump. Le président français et le président élu américain ont affirmé leur "volonté de travailler en commun", vendredi lors d'un premier entretien téléphonique, a annoncé l'Elysée.

Lors de cet entretien téléphonique, qui a duré "environ 7-8 minutes" et s'est déroulé "dans de bonnes conditions", François Hollande et Donald Trump ont "évoqué les sujets communs sur lesquels ils sont convenus de travailler pour clarifier les positions: la lutte contre le terrorisme, l'Ukraine, la Syrie, l'Irak et l'accord de Paris" (COP21), a précisé à l'AFP l'entourage du président français.

Ils ont également "rappelé l'histoire et les valeurs que les deux pays ont en commun, les relations d'amitié entre la France et les Etats-Unis", a-ton ajouté de même source.

Une "période d'incertitude", pour Hollande

En marge des cérémonies du 11 novembre, le président français avait souligné vendredi matin que son "devoir, c'est de faire que nous ayons des relations, les meilleures, mais sur la base de la franchise et de la clarté".

"J'aurai à clarifier et faire clarifier des positions, nous devons nous parler franchement", avait aussi fait valoir François Hollande au sujet du président élu. Il avait rappelé "l'amitié longue".

Le chef de l'Etat, qui ne cachait pas depuis plusieurs mois sa préférence pour la démocrate Hillary Clinton, avait réagi mercredi à l'élection du milliardaire populiste en évoquant l'ouverture d'une "période d'incertitude".

Trump flou sur de nombreux sujets

Sur de nombreux sujets, dans lesquels Paris est impliqué au premier chef, Donald Trump a adopté des positions soit à contre-courant, soit très floues. Il avait ainsi annoncé en mai son intention d'"annuler" le traité de Paris sur le climat, décroché de haute lutte en décembre 2015, et qualifié le réchauffement climatique de "canular".

Sur le Moyen-Orient, ravagé par les guerres, et la lutte contre le terrorisme, incarné par l'organisation jihadiste Daesh (l'acronyme en arabe de l'Etat islamique), Donald Trump est jusqu'à présent resté flou.

François Hollande a très vite exprimé sa volonté d'engager "sans tarder une discussion avec la nouvelle administration américaine", précisant qu'il le ferait "avec vigilance et franchise, car certaines positions prises par Donald Trump pendant la campagne américaine doivent être confrontées aux valeurs et aux intérêts que nous partageons avec les Etats-Unis".

Entre les deux pays, une amitié parfois houleuse

Les relations franco-américaines, parfois houleuses, voire tendues, sont restées jusqu'à aujourd'hui marquées du sceau officiel de l'"amitié" et de l'"alliance". Après la grave crise de 2003 provoquée par l'intervention américaine en Irak, vivement contestée par la France, les relations entre Paris et Washington s'étaient apaisées. L'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence en 2007 avait marqué un virage atlantiste prononcé, avec notamment la réintégration de la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN.

Sous la présidence Hollande, les relations avec les Etats-Unis sont restées empreintes d'un ressentiment, celui d'avoir été lâché en rase campagne en 2013, lorsque le président Barack Obama a abandonné le projet de frappes militaires contre le régime syrien, accusé d'avoir mené une attaque à l'arme chimique. Les tensions sont aussi apparues dans les négociations sur le nucléaire iranien.

En même temps, la France est un des principaux contributeurs de la coalition antijihadiste menée par les Etats-Unis et les deux pays collaborent dans la lutte anti-terroriste au Sahel.

V.R. avec AFP