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Élysée

Hollande en hélicoptère pour échapper aux barrages des routiers

François Hollande a tout fait mardi pour éviter les opposants à la loi Travail, mobilisés une nouvelle fois ce mardi partout en France.

François Hollande était à Grand-Quevilly, en Seine-Maritime, mardi pour vanter les mérites de sa politique économique dans une entreprise qui marche: un centre de recherche et développement et de production d'un laboratoire pharmaceutique.

L'entreprise Ethypharm a doublé son chiffre d'affaires depuis 2010. François Hollande et le PDG ont attribué cette réussite à la politique "d'investissement" de cette entreprise, et à la politique du gouvernement, notamment à travers la création fin 2012 de la Banque publique d'investissement (BPI), puis du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE).

S'il n'est pas encore candidat, le chef de l'Etat a commencé à esquisser un bilan de son quinquennat, revendiquant la paternité de la BPI: 

"J'en avais eu l'idée durant la campagne présidentielle, et j'avais pensé qu'il était très utile d'avoir aux côtés des banques privées, une banque publique qui pouvait faire des choix de long terme", a expliqué le chef de l'Etat dans son discours.

Pas question en revanche d'évoquer les sujets qui fâchent. A peine a-t-il fait allusion à loi Travail en assurant qu'elle permettrait "plus de flexibilité pour les entreprises et plus de sécurité pour les salariés".

"On aurait bien aimé lui dire deux mots"

Le président de la République n'a pas rencontré de délégués syndicaux du site, selon la direction. Il n'a pas répondu non plus aux questions des journalistes et a tout fait pour éviter les manifestants.

Le "président normal" s'est en effet rendu dans sa région d'origine en hélicoptère pour ne pas être bloqué par les routiers. Et des syndicalistes ont été tenus à l'écart, à plusieurs centaines de mètres de l'entreprise.

La CGT, qui manifestait contre la loi travail dans le centre de Rouen et dans la zone industrielle de l'agglomération, a qualifié la visite présidentielle de "provocation". 

"On aurait bien aimé lui dire deux mots", a regretté Marie-Hélène Duverger, de l'Union syndicale 76

K. L. avec Jérémy Trottin