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Élysée

Hollande en Corse: hommages, sécurité et autonomie au programme

François Hollande

François Hollande - -

Dès son arrivée à la préfecture d'Ajaccio en début de matinée, le président de la République rendra hommage au préfet Claude Erignac avant de s'entretenir avec les élus locaux.

Pour la première fois depuis son élection, François Hollande sera vendredi en Corse pour célébrer la Libération de l'île de l'occupation italienne et allemande il y a 70 ans. Le chef de l'Etat vient aussi dire aux Corses que l'Etat est à leurs côtés alors que les violences criminelles ne faiblissent guère.

Fait souvent négligé par les livres d'histoire qui retiennent plus volontiers les débarquements de Normandie et de Provence, postérieurs de plusieurs mois, la Corse a été le premier territoire métropolitain libéré par l'action combinée de la Résistance et des Forces françaises libres venues d'Afrique du Nord.

De nombreux hommages

En présence du frère du roi du Maroc Mohammed VI, le prince Moulay Rachid, François Hollande va remettre la Légion d'honneur à sept anciens combattants marocains, aux côtés de sept vétérans français. Âgés aujourd'hui de 91 à 104 ans, ces "goumiers" marocains avaient joué un rôle décisif dans la libération de l'île.

Peu après son arrivée en Corse, le chef de l'Etat se rendra à la citadelle d'Ajaccio pour visiter la minuscule cellule où s'était suicidé le 19 mars 1943, au lendemain de son arrestation, un héros de la Résistance, Fred Scamaroni, afin de ne pas parler à ses tortionnaires italiens.

Il devrait également se rendre sur le plateau de Ciniccia, haut lieu de la Résistance, à proximité du village de Levie (Corse-du-Sud), avant de rejoindre Bastia pour tenir un discours sur la Libération de l'île, proclamée officiellement le 4 octobre 1943.

La sécurité en question

Dès son arrivée à la préfecture d'Ajaccio en début de matinée, il rendra hommage au préfet Claude Erignac. Au chapitre de l'insécurité, le rythme des homicides (17 depuis janvier) n'a guère diminué sur l'île en dépit des mesures de lutte contre le crime organisé annoncées il y a presque un an par les ministres de l'Intérieur Manuel Valls et de la Justice Christine Taubira.

François Hollande le souligne lui-même dans les colonnes de Corse Matin, estimant malgré tout que le gouvernement, "mobilisé", a marqué des points avec le triplement attendu en 2013 et par rapport à l'année précédente des saisies d'avoirs criminels. Selon lui aussi, "les renforts nécessaires ont été affectés" à l'île avec "58 policiers et gendarmes supplémentaires en un an". Restera toutefois à convaincre une population lasse d'annonces non suivies d'effet.

"Rester dans le cadre de la République"

Le président de la République s'entretiendra de cette insécurité dans la matinée avec les élus locaux. Mais ces derniers devraient l'interroger aussi sur ses intentions, une semaine jour pour jour après le vote à une large majorité par l'Assemblée de Corse d'une délibération préconisant d'accorder une place spécifique à l'île dans la Constitution française.

Sur ce point, le chef de l'Etat s'est montré pour le moins réservé dans son interview à Corse Matin. "Je demanderai au Gouvernement de recevoir les élus de l'Assemblée de Corse pour poursuivre la réflexion", avance-t-il tout juste. Et de prévenir: "Mon obligation, c'est de rester dans le cadre de la République".

Quant à la "co-officialité" de la langue corse et du français qui deviendraient, toujours selon le voeu de l'Assemblée de Corse, les deux langues officielles de l'île, elle suscite une réponse tout aussi réservée : "S'agissant de la langue corse, on fait déjà beaucoup."

S. A. avec AFP