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Élysée

Hollande à une manifestation: une première depuis Mitterrand

François Mitterrand arrive place de la Bastille pour une manifestation contre le racisme et l'antisémitisme,  le 14 mai 1990, à la suite de la profanation du cimetière juif de Carpentras.

François Mitterrand arrive place de la Bastille pour une manifestation contre le racisme et l'antisémitisme, le 14 mai 1990, à la suite de la profanation du cimetière juif de Carpentras. - Patrick Hertzog - AFP

Avant François Hollande à la marche républicaine prévue dimanche, François Mitterrand était le seul président de la Ve République à être descendu dans la rue pour manifester, en 1990.

Il s'agira d'une première depuis 1990. Aux avant-postes après une série d'attaques jihadistes sanglantes, François Hollande sera dans la rue dimanche pour défiler en mémoire des 17 victimes de Charlie Hebdo, de Montrouge et de la prise d'otages de la porte de Vincennes. 

Le chef de l'Etat a confirmé vendredi soir sa présence à la marche républicaine de solidarité avec Charlie Hebdo, prévue dimanche à partir de 15 heures à Paris, aux côtés de plusieurs autres dirigeants européens

"De nombreux chefs d'Etat et de gouvernement ont voulu, du monde entier, nous exprimer leur solidarité. Plusieurs m'ont fait savoir qu'ils seront là lors du grand rassemblement de dimanche. Je serai avec eux", a déclaré le président lors d'un allocution télévisée, appelant "tous les Françaises et les Français à se lever ce dimanche ensemble pour porter ces valeurs de démocratie, de liberté, de pluralisme auxquelles nous sommes tous attachés et que l'Europe, d'une certaine façon, représente".

Un seul précédent en 1990

Avant François Hollande, un seul président de la République a participé à une manifestation publique depuis 1945: François Mitterrand, le 14 mai 1990, contre le racisme et l'antisémitisme, après la profanation du cimetière juif de Carpentras. Fait sans précédent depuis la Libération, le chef de l'Etat socialiste d'alors s'était joint à cette manifestation à laquelle participait également son Premier ministre, Michel Rocard.

Toute la classe politique, à l'exception du Front national, protestait contre la profanation, dans la nuit du 8 au 9 mai, du cimetière juif de Carpentras, marquant un consensus républicain contre le racisme et l'antisémitisme et la mise à l'écart de l'extrême droite.

Parmi les nombreuses personnalités politiques figuraient Laurent Fabius, président PS de l'Assemblée nationale, Pierre Mauroy, premier secretaire du PS, ainsi que, pour l'opposition de droite, Jacques Chirac, Charles Pasqua, Alain Juppé, Edouard Balladur.

Mitterrand au milieu de la foule

La manifestation, organisée sous l'égide du Crif (Conseil représentatif des organisations juives de France), avait commencé vers 19 heures place de la République à Paris, en direction de la Bastille. Il y avait eu au total un peu plus de 200.000 personnes, selon les organisateurs. Et protégé par des CRS, François Mitterrand avait effectué plusieurs allées et venues dans la foule.

La plupart des participants arboraient sur la poitrine une étoile jaune, symbole de l'antisémitisme pendant le nazisme, avec au coeur de l'étoile, la mention "juif" ou, en badge ou autocollant, la petite main de SOS Racisme. Elle comprenait des juifs bien sûr, mais aussi des catholiques, des protestants, des orthodoxes, des musulmans, des laïques, des athées.

 A 20 heures retentissait le bourdon de Notre-Dame de Paris. En province, plusieurs manifestations avaient eu lieu simultanément.

V.R. avec AFP