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Élysée

François Hollande se met trop en danger, selon son entourage

Le 7 janvier à Charlie Hebdo, le 13 novembre au Bataclan... François Hollande tient chaque fois à se rendre immédiatement sur les lieux des attaques qui ont visé la France ces derniers mois. Une témérité qui inquiète son entourage.

Le président de la République serait-il un peu trop tête brûlée? Dans l'entourage de François Hollande, on commence à grincer des dents de le voir se rendre sur les lieux d'attaques avant même qu'ils ne soient sécurisés.

Au Bataclan... une heure après Abaaoud

Le vendredi 13 novembre, Paris et Saint-Denis viennent d'être les cibles d'attentats. Au Bataclan, dans le 11ème arrondissement, l'assaut de la BRI contre trois terroristes se termine à peine, quand le président arrive sur place.

"Il veut absolument être au plus près, analyse Serge Raffy, rédacteur en chef à l'Obs. Il passe son temps avec les brancardiers, avec les secouristes... Et il prend des risques énormes. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, son entourage lui dit d'arrêter de prendre des risques aussi inconsidérés."

Des risques d'autant plus élevés que l'enquête a, depuis, révélé cette incroyable information: le chef opérationnel des attaques, Abdelhamid Abaaoud, est retourné près du Bataclan pendant l'assaut des forces de l'ordre. La géolocalisation de son téléphone le place sur les lieux jusqu'à 00h28, à peine une heure avant la venue du président de la République.

"C'est après que vous vous demandez comment ils ont pu laisser tant de personnalités approcher d'un lieu, où finalement il y aurait pu encore y avoir une voiture, ou un de ces groupes terroristes", s'exclame Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, et proche de François Hollande.

Une situation récurrente

Cette témérité n'est pas nouvelle. Le 7 janvier, déjà, le président s'était rendu dans les locaux de Charlie Hebdo, rue Nicolas Appert, juste après la fusillade. Ses services de sécurité s'y étaient pourtant fortement opposés.

"On n'a même pas fait passer un chien, confiait alors un membre du groupe de sécurité de la présidence au Monde. Nous avons amené le président dans un espace suicidaire."

Et la question de la sécurité de François Hollande ne se pose pas seulement lors d'attentats. Depuis son arrivée à l'Élysée, le président n'en ferait qu'à sa tête. Dans son entourage, on cherche pourtant à temporiser, et on l'assure : à aucun moment sa vie n'a été en danger.

H. M. avec Antoine Heulard