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François Hollande devant le Congrès: les dix phrases d'un discours musclé

François Hollande devant le Congrès réuni à Versailles.

François Hollande devant le Congrès réuni à Versailles. - ERIC FEFERBERG / AFP

Révision constitutionnelle, intervention en Syrie, renforcement des moyens de la police et de la justice… le chef de l'Etat a tenu un discours devant les parlementaires avec un mot d'ordre: "éradiquer le terrorisme". Ce qu'il faut retenir des cinquante minutes de l'allocution présidentielle face au Congrès.

Pendant que l'enquête s'accélère, François Hollande avance aussi sur le terrain politique, aux lendemains des attentats survenus à Paris le vendredi 13 novembre. Devant les parlementaires réunis lundi après-midi en Congrès à Versailles, le chef de l'Etat a avancé des propositions pour réviser la Constitution, a souligné sa détermination à intensifier les frappes sur la Syrie et la renforcer les moyens de la police et de la justice.

Ovationné par l'ensemble de l'assemblée, François Hollande a prononcé le discours d'un chef d'Etat en guerre. Sur le plan politique, il a proposé un certain nombre de mesures demandées par la droite, sur les questions de sécurité.

BFMTV.com vous propose les dix phrases à retenir du discours du président de la République.

> "La France est en guerre".

François Hollande ne tourne plus autour du mot: il a commencé son discours par cette introduction guerrière. Plus de doute. Mais il demande aux citoyens et aux parlementaires de la patience: "Dans cette guerre qui a commencé il y a déjà plusieurs années, nous avons bien conscience qu'il faudra du temps et que la patience est aussi une exigence que la durée et la dureté avec laquelle nous devons combattre".

> "Nous ne sommes pas engagés dans une guerre de civilisation car ces assassins n'en représentent aucune".

Précisant sa pensée sur la guerre, le chef de l'Etat ne parle pas d'une guerre de civilisation, contrairement à certains responsables de la droite. "Nous sommes dans une guerre contre le terrorisme jihadiste qui menace le monde entier", a-t-il ajouté.

> "Le terrorisme ne détruira pas la République, c'est la République qui le détruira".

François Hollande reprend ici l'expression exacte prononcée par son ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Ce lundi matin, annoncé des perquisitions et arrestations, le patron de la place Beauvau avait déjà utilisé ces mots.

> "Les actes de guerre de vendredi ont été décidés, planifiés en Syrie, ils ont été organisés en Belgique, perpétrés sur notre sol avec des complicités françaises".

Le président de la République a souligné l'organisation des actions terroristes, loin d'être des actes isolés. "Ils poursuivent un objectif bien précis: semer la peur pour nous diviser ici et faire pression pour nous empêcher là-bas, au Moyen-Orient, de lutter contre le terrorisme", a-t-il ajouté.

> "Il ne faut plus contenir, il faut détruire Daesh."

François Hollande a prononcé un discours à la tonalité très guerrière. Pour lui, il faut intensifier les frappes sur l'Etat islamique jusqu'à le détruire. Il a également eu un mot pour Bachar al-Assad, en faisant clairement une distinction entre le régime de Damas et le groupe terroriste. Le président syrien "ne peut constituer l'issue mais notre ennemi en Syrie, c'est Daesh", a affirmé le chef de l'Etat.

> "Le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité".

Dévoilant des milliers de créations de postes dans la police comme dans la justice, François Hollande a écarté d'emblée de possibles critiques sur le coût des mesures. Pour lui, "le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité", qui exige au maximum 3% de déficit par rapport au PIB et qui inclut dans ce calcul les dépenses de la Défense.

> "La France que les assassins voulaient tuer, c'était la jeunesse".

Lors des attentats du mois de janvier, les objectifs des terroristes étaient des lieux fréquentés par la communauté juive ou des médias. Cette fois, c'est la population qui est visée, et particulièrement la "jeunesse", a souligné François Hollande. "C'est la jeunesse dans toute sa diversité, et la plupart des morts n'avaient pas 30 ans. Ils s'appelaient Mathias, Quentin, Nick, Nohémi, Djamila, Hélène, Elodie, Valentin, et j'en oublie tellement d'autres. Quel était leur seul crime? C'était d'être vivants".

> "Il est vital que l'Europe accueille dans la dignité ceux qui relèvent du droit d'asile".

François Hollande a aussi évoqué une question politiquement sensible depuis plusieurs mois: celle des migrants. Si la droite et l'extrême droite l'invite à réduire l'accueil des migrants venus de terrains en conflit, le chef de l'Etat a rappelé que sa ligne était l'accueil de ceux qui relèvent du droit d'asile, "mais [que l'Europe] renvoie dans leurs pays ceux qui n'en relèvent pas". Pour lui, les habitants de Syrie ou d'Irak, "notamment ceux des territoires contrôlés par Daesh, sont martyrisés et fuient".

> "Je rencontrerai dans les prochains jours le président Obama et le président Poutine pour unir nos forces".

"La France parle à tous, à l'Iran, à la Turquie, aux pays du Golfe", a souligné le chef de l'Etat. C'est dans cet objectif que François Hollande a indiqué qu'il rencontrerait dans les prochains jours Barack Obama ainsi que Vladimir Poutine. "Pour unir nos forces et atteindre un résultat qui, pour l'instant, est encore renvoyé à trop longtemps".

> "Nous devons éviter surenchères et dérives".

C'est peut-être la critique qui sera faite à François Hollande à sa gauche. Il a tenu un discours placé à droite sur les questions de sécurité. Sur la Constitution, il a repris à son compte des propositions faites jadis par la commission Balladur. 

Ivan Valerio