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Élysée

François Hollande: "Chirac, lui, je le respecte"

François Hollande et Jacques Chirac le 21 novembre 2014 au musée du Quai Branly à Paris.

François Hollande et Jacques Chirac le 21 novembre 2014 au musée du Quai Branly à Paris. - Patrick Kovarik - AFP

Dans la revue Charles, le chef de l'Etat rend un hommage affectueux  à Jacques Chirac, et évoque sa relation à l'ancien président, "qui n'est plus politique mais personnelle".

Anciens rivaux politiques, ils sont devenus amis. Dans un numéro spécial de la revue Charles, François Hollande évoque sa profonde affection pour Jacques Chirac, et ne tarit pas d'éloges sur l'ancien chef de l'Etat. "Lui, je le respecte, car dans les moments les plus essentiels, il n'est jamais tombé du mauvais côté", lance l'actuel président, évoquant sans le citer son principal rival, Nicolas Sarkozy.

"Rassembleur" durant la Coupe du monde de football de 1998, qui avait vu la France l'emporter sur ses terres, "défenseur de la République" après le 21 avril 2002 quand Jean-Marie Le Pen avait accédé au second tour de la présidentielle, Jacques Chirac est aussi pour François Hollande celui qui refusa d'engager la France dans la guerre d'Irak en 2003.

L'actuel président rappelle aussi le "mouvement de solidarité et même d'affection" suscité par les ennuis de santé rencontrés par cet "homme attentif aux autres" et "profondément humain", saluant la "grande dignité" de son départ de l'Elysée en 2007.

Hollande, un destin à la Chirac?

Alors qu'il a atteint des sommets d'impopularité, malgré un léger rebond en décembre, François Hollande analyse les raisons de la popularité de Jacques Chirac, et évoque à demi-mot la trace qu'il entend laisser dans l'histoire de la Ve République.

"Les responsables politiques sont d'autant plus populaires qu'ils ne sont plus au pouvoir. Il n'y a rien à leur reprocher, simplement à se souvenir d'un certain nombre de décisions qu'ils ont pu prendre quand ils étaient en fonction et qui se révèlent avoir été des choix judicieux après", enchaîne-t-il. Et "c'est le cas pour Jacques Chirac". Puis, comme s'il songeait à lui-même, il ajoute: "Quand vous aimez les Français, ils vous en savent gré. Pas forcément tout de suite, mais à la longue, ils reconnaissent la générosité, la curiosité, l'humanité".

"Ni vulgarité, ni outrance"

Bien sûr, il y eut aussi la part d'ombre de Jacques Chirac, la prise d'otages sanglante de 1988 en Nouvelle-Calédonie, la reprise des essais nucléaires en 1995 ou le raz-de-marée électoral de 2002 qu'il "n'a su transformer" au cours d'un second mandat. Chirac, relève encore François Hollande, n'était pas "un tendre sur le plan politique", menant "des joutes particulièrement dures à l'égard de la gauche mais aussi à l'égard de ses concurrents à droite" Mais il "avait une règle, c'est aussi la mienne: on pouvait être dur dans le combat politique dès lors qu'il n'y avait ni vulgarité, ni outrance, mais garder la chaleur dans les rapports personnels".

Au bout du compte, l'actuel président retient un "refus des extrêmes" devenu aussi son propre credo ces dernières semaines quand il a multiplié les mises en garde contre les "populismes" et le rappel des "principes" républicains alors que le Front national ne cesse de gagner du terrain. "C'est cette dimension qui donne une cohérence au long parcours de Jacques Chirac" qui "n'a jamais cédé à l'extrême droite, jamais dévié de sa ligne républicaine". Depuis son entrée à l'Elysée, François Hollande a multiplié les visites auprès de l'ancien président et de sa fondation. Il parle désormais d'une "relation qui n'est plus politique, mais personnelle".

A. K.