BFMTV
Élysée

Formation des imams, financement: le grand chantier de Macron sur l'islam de France

Emmanuel Macron en janvier 2017.

Emmanuel Macron en janvier 2017. - Benjamin Cremel - AFP

Plusieurs pistes sont à l’étude pour réformer l'islam de France et réduire l'influence des pays étrangers sur son financement.

Repenser l'organisation de l’islam de France: le défi est de taille pour Emmanuel Macron, qui annonce dans le Journal du dimanche vouloir en "poser les jalons" au cours du premier semestre 2018.

"La période est propice", selon Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des comptes publics, qui s’investit dans la préparation de la réforme avec le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Outre ses ministres, Emmanuel Macron consulte aussi des intellectuels et des représentants de toutes les religions. Si les propositions ne sont pas encore arrêtées, certaines pistes sont déjà à l’étude.

Réduire l'influence des pays étrangers

Parmi elles, Emmanuel Macron souhaite réduire l’influence des pays étrangers dans l’islam de France, et notamment dans la formation et le financement des imams. Aujourd’hui, 300 d’entre eux sont payés par des pays étrangers, rappelle le JDD. Et les pays du golfe Persique et du Maghreb contribuent à la construction des mosquées.

Comment y remédier? L’un des spécialistes qui se penchent sur la réforme avec le chef de l’Etat, Hakim El Karoui, préconise la fondation d’une association, indépendante du CFCM et de l’Etat, chargée de financer les lieux de culte, la formation et les salaires des imams. Elle serait également indépendante de la fondation pour l'islam de France, initiée sous le gouvernement de Manuel Valls et présidée par Jean-Pierre Chevènement.

Une utilisation des dons des fidèles plus transparente

La collecte des dons des fidèles et son utilisation est aussi jugée trop opaque. Depuis la loi sur le droit à l’erreur de Gérald Darmanin, les lieux de culte doivent désormais déposer des comptes annuels: le ministre souhaite également les obliger à se soumettre au statut des associations cultuelles prévu par la loi de 1905, afin de mieux contrôler les comptes en question.

Une taxe sur le halal est également à l’étude, mais elle rencontre des oppositions - tout comme l’idée d’un concordat avec l’islam, jugé trop compliqué à mettre en place. Il nécessiterait en effet une modification de la Constitution.

  • Réformer le CFCM

Autre piste, la création de nouvelles instances représentatives des musulmans. Autour d'Emmanuel Macron, on reconnaît le besoin de réformer le Conseil français du culte musulman (CFCM), créé en 2003 par Nicolas Sarkozy: trop peu connu des musulmans, il n'est pas parvenu à s'imposer et le mode de désignation de ses élus est trop complexe. Un groupe de travail a été créé en son sein le mois dernier visant à le réformer; il livrera au gouvernement des propositions de réforme en juin.

A. K.