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Coupures d'électricité: l'agacement d'Emmanuel Macron a-t-il été causé par Enedis ou par ses ministres?

Emmanuel Macron à Tirana, le 6 décembre 2022.

Emmanuel Macron à Tirana, le 6 décembre 2022. - Ludovic Marin - AFP

Les propos du porte-parole d'Enedis lundi soir sur BFMTV ont beaucoup fait réagir, jusqu'au sommet de l'État. Emmanuel Macron s'est agacé des débats autour des "scénarios de la peur", véhiculés notamment par le gouvernement.

"Un débat absurde", "les scénarios de la peur, pas pour moi": Emmanuel Macron n'a pas caché son agacement, ce mardi matin, face aux journalistes venus l'interroger sur les éventuels délestages à venir.

Mais qui est dans son viseur ? Laurent Méric, le porte-parole d'ENEDIS, répondent en chœur son entourage, celui de la Première ministre et les ministres interrogés. 

La veille, sur BFMTV, Laurent Méric a affirmé qu'en cas de coupures d'électricité "les personnes qui sont à haut risque vital ne font pas partie des clients prioritaires définis par les préfectures". D'après lui, les patients sous respirateurs artificiels, sont "non-prioritaires" et "éventuellement délestables".

"Le porte-parole a parlé avec une empathie de parpaing", regrette un conseiller ministériel.

Un membre de l'exécutif ajoute: "Le président vise Enedis, RTE, etc. Le rationnel qui a été exposé par le gouvernement se retrouve déformé à cause de cette sortie."

Le gouvernement a-t-il aussi agacé le Président?

Officiellement, le chef de l'État ne s'adressait donc pas à son gouvernement. Pourtant, tout laisse à penser le contraire. En coulisses, certains le concèdent d'ailleurs. "C'est tout le bruit ambiant qui agace le président", relève un membre de son entourage.

Un cadre de la majorité abonde: "Il cible ceux qui ont des propos anxiogènes. Donc cela concerne tout le monde. Dont le gouvernement."

Une mauvaise séquence pour tout le monde

Au sommet de l'État, tout le monde veut rapidement clore cette mauvaise séquence. La Première ministre a voulu siffler la fin de la récréation lors des questions au gouvernement à l'Assemblée.

"Contrairement à ce que des propos maladroits ont pu laisser penser, nos hôpitaux seront toujours alimentés en électricité et les personnes malades à domicile seront toujours prises en charge", a-t-elle lancé ce mardi.

L'entourage d'Élisabeth Borne a ainsi commenté auprès de BFMTV la prise de parole intempestive du porte-parole du fournisseur d'électricité, Laurent Méric: "En faisant cette sortie, il a agacé le Président et la Première ministre".

Selon nos informations ce mardi, en effet, Matignon a contacté la société pour un recadrage. De plus, toujours selon nos informations, les ministères ont reçu dès lundi soir des éléments de langage de la part de Matignon, pour rassurer les Français et expliquer que les "patients à haut risque vital" seraient, dans le pire des cas, évacués "vers l’établissement de santé le plus proche de leur lieu de résidence".

Thomas Soulié avec T.P.