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Élysée

"En ce moment, notre pays est trop négatif": à Amiens, Macron appelle à "affronter les difficultés"

Alors qu'il inaugurait le nouveau campus de l'université Jules-Verne d'Amiens ce jeudi, Emmanuel Macron a estimé que les Français étaient trop "négatifs en ce moment", et il a appelé les étudiants à "affronter les difficultés".

Emmanuel Macron a appelé les Français à "affronter les difficultés" et à être moins "négatifs", lors d'une rencontre avec les étudiants de l'université de Picardie Jules Verne, dans le cadre de sa visite de deux jours à Amiens.

"En ce moment je trouve que notre pays est trop négatif sur lui-même, dans les commentaires qu’on a en permanence", a lancé ce jeudi le chef de l'État aux étudiants de l'université de Picardie Jules Verne, alors qu'il inaugurait la nouvelle Citadelle au nord de la ville.
"On a des difficultés, on les affronte", a-t-il ajouté. "Est-ce qu’elles sont impossibles à affronter? Pas du tout. Est-ce que les choses vont moins bien qu’il y a 20 ans sur tous les sujets? Faux".

La nécessité de "prendre deux pas de recul"

"Moi je ne peux pas vous dire 'je crois en l’avenir', et vous avoir un discours vachement déprimé", a encore lancé Emmanuel Macron aux étudiants, provoquant l'hilarité dans l'amphithéâtre.
"On a l’impression, si on s’écoute collectivement, si on branche la radio, qu’on allume la télé, que tout est terrible", a regretté le chef de l'État dans l'enceinte du nouveau campus amiénois. "Enfin! On parle de conditions étudiantes, comparons la France aux autres pays! On se rend plus compte. On ne se rend plus compte!", a-t-il martelé.

"En taux d’accès à l’enseignement supérieur, et d’accompagnement, non mais c’est jamais assez bien. Moi j’y crois, et je l’ai dit, je veux me battre", a poursuivi le chef de l'État, avant d'appeler les étudiants à prendre "deux pas de recul". 

"Le positif, la bonne perception de l’université, plus largement d’un pays, on est les premiers à le faire. Les premiers", a-t-il répété. Je ne suis pas en train de faire de la théorie, de l’auto-réalisation dans l’autre sens, mais n’en faites pas dans le sens négatif collectivement".

"Ne me dites pas qu'on est foutus en 2050"

"Ne me dites pas, vous, qu'on est foutus en 2050", a finalement lancé Emmanuel Macron aux étudiants qui l'interrogeaient sur l'écologie. "On peut être lucide sur les conséquences, dire 'on n'est pas dans la trajectoire' mais pas dire 'on est foutus', (...), ça jamais", a-t-il ajouté, estimant que "le temps de l'indignation, c'était du temps du président Chirac" qui avait déclaré: "la maison brûle".

Il a ensuite estimé qu'on avait "besoin" de "cette mobilisation de la jeunesse pour le climat". Il faut "la convertir en action", et qu'elle ne reste pas "une indignation et une colère ou en quelque sorte un catastrophisme", a ajouté le chef de l'Etat.

"Je crois que le peuple français n'est pas aussi négatif qu'il le dit", lui a répliqué dans la soirée Jean-Luc Mélenchon, président du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale. 

Jean-Luc Mélenchon a estimé que le pays avait "quand même deux, trois raisons (d'être négatif). Il y a 400.000 pauvres de plus en un an, il y a 9 millions de pauvres dans un des pays les plus riches du monde. Alors on peut comprendre que les gens se disent 'mais qu'est-ce qui se passe?'. Les uns pensent qu'on se moque d'eux, et ils n'ont pas tort. Et les autres ont tendance à un peu déprimer parce que c'est pas juste", a déclaré le chef des insoumis.

"Dans les administrations, il manque du monde partout. Tout le monde est épuisé, tout le monde est au bout du rouleau. Il y en a qui travaillent dur alors qu'ils sont mal payés (...) Une fois de plus, le président aurait mieux fait de se taire", a-t-il ajouté.
Anne Saurat-Dubois avec Jeanne Bulant