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Élysée

Emmanuel Macron débute sa visite dans le village martyr d'Oradour-sur-Glane

Le chef de l'État s'est rendu à Oradour-sur-Glane ce samedi pour présider les cérémonies du 73e anniversaire du massacre de 642 villageois, le 10 juin 1944.

'Vous pouvez compter sur moi. Si je suis élu président, je reviendrai le 10 juin", avait affirmé Emmanuel Macron en avril dernier à Robert Hébras, dernier rescapé du massacre d’Oradour-sur-Glane. La promesse est donc tenue. Le chef de l’État est arrivé ce samedi matin dans le village de Haute-Vienne pour présider les cérémonies du 73e anniversaire du massacre de 642 villageois, le 10 juin 1944, par la division SS Das Reich qui rejoignait le front de Normandie dans une marche sanglante.

Environ 500 enfants venus du nouveau village d’Oradour-sur-Glane et de toute la France ont accueilli le président avant que ce dernier ne rejoigne l’ancienne église du village où plus de 450 femmes et enfants ont été enfermés et brûlés vifs il y a 73 ans. Les hommes, eux, avaient été répartis en six groupes, avant d'être abattus dans des granges. Le village avait finalement été entièrement incendié.

"Oradour n'est pas seulement un drame de guerre, c'est un scandale absolu"

Le chef de l'État a tenu un discours, s'adressant plus particulièrement aux "jeunes générations" pour les appeler à "se souvenir" de la barbarie nazie et à en tirer des enseignements pour le présent. "Oradour, ce n'est pas seulement un drame de guerre. Oradour est un scandale absolu", a déclaré Emmanuel Macron, ajoutant que "ce qui se produisit ce jour-là (le 10 juin 1944, ndlr) est exactement ce que la France a toujours voulu combattre". "Se souvenir, ce n'est pas seulement se rendre dans des lieux de pèlerinage, c'est vouloir comprendre", a également précisé le chef de l'État au jeune public. 

Après avoir fait référence à François Mitterand, Jacques Chirac ou François Hollande, Emmanuel Macron a indiqué que "le seul rempart contre la folie meurtrière est notre conscience et notre exigence de chaque instant". Et de poursuivre: "Le monde était dangereux et il l'est encore aujourd'hui. La barbarie se reforme et ne change pas" mais "la vie, à la fin, l'emporte".

Un peu plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron a retrouvé Robert Hébras, 91 ans, avec lequel il a effectué une visite de près d'une heure dans les rues du village martyr, laissé en l'état depuis sa destruction. Seul témoin vivant du massacre, Robert Hébras avait lui-même été mitraillé et laissé pour mort dans un garage, d'où il avait réussi à s'échapper malgré l'incendie. C'est face à l'autel brisé de l'église que le vieil homme avait été enlacé par les présidents français François Hollande et allemand Joachim Gauck le 4 septembre 2013. Un nouveau geste symbolique de la réconciliation franco-allemande après celui de François Mitterrand et Helmut Kohl, main dans la main en 1984 à Verdun.

P.L avec AFP