EDITO - Une piscine à Brégançon? "Macron doit montrer qu'il a le sens de la modestie"
Après la nouvelle vaisselle de l'Elysée, c'est une autre dépense qui risque de faire polémique. Le palais présidentiel a confirmé mercredi qu'Emmanuel et Brigitte Macron souhaitaient faire installer une piscine dans le fort de Brégançon, l'une des résidences présidentielles utilisées par le couple pour certaines vacances. Le projet est actuellement à l'étude. L'objectif serait pour les Macron de pouvoir se baigner avec leur famille et en particulier leurs petits-enfants à l'abri des regards.
Pour Christophe Barbier, éditorialiste à BFMTV, c'est l'utilité du fort de Brégançon elle-même qu'il faudrait remettre en question, et la construction de cette piscine risquerait de fâcher l'opinion publique. Pour Laurent Neumann en revanche, il n'y a pas débat, puisque le coût entrera dans le budget alloué au fort.
Christophe Barbier: "Il faudrait vendre ce bâtiment"
"Ça peut choquer parce qu’on doit débattre du bon usage de l’argent public. D’ailleurs la présidence de la République est sous le contrôle de la Cour des comptes et on verra ce qu’elle en dit si cette piscine est achetée. Cela peut choquer aussi parce qu’on peut se demander si c’est vraiment utile Brégançon. Le président va y passer des vacances, certes, c’est peut-être moins cher que de l’emmener dans un grand hôtel. On va peut-être y accueillir des hôtes étrangers, à mon avis ils ne vont pas se bousculer pour aller dans cette vieille bâtisse militaire. Mais même tout cela mis bout à bout, ça fait quelques jours par an. La vraie bonne réflexion sur l’usage de Brégançon vu les temps qui courent, ce serait de vendre ce bâtiment, pour qu’on en fasse, je ne sais pas, un grand hôtel de luxe, le site est bien fait et bien placé, et on créerait de l’emploi. L’Etat n’a aucune raison de garder autant de résidences présidentielles, ce n’est qu’une vieille caserne, pas plus, ce n’est pas le Château de Fontainebleau, on peut tout à fait s’en délester. Emmanuel Macron a restauré la fonction présidentielle, c’est une très bonne chose. Mais depuis, on a deux hypothèses: soit il a été gagné par une sorte d’hybris présidentielle, c’est tellement grisant. Il en donne des signes, mais on n’a pas de preuves, laissons-lui le bénéfice du doute. Soit, plus probablement, il se comporte comme un premier de cordée, comme le premier des premiers des premiers de cordée. Et ça, ça peut le fâcher avec l’opinion. Il faut qu’il montre qu’il a le sens de la modestie, de la sobriété, de la simplicité."
Laurent Neumann: "Je ne suis pas sûr que tout cela fasse débat"