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Élysée

Deux proches de Macron consultés pour la dernière saison de Baron Noir

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Devenu eurodéputé, l'ex-conseiller Stéphane Séjourné a rencontré à plusieurs reprises le scénariste Eric Benzekri pour lui donner quelques idées. Le proche de Julien Dray a abondamment vu ses anciens camarades de la galaxie socialiste.

Ils ont tous cette phrase: "vous savez, ça n'a rien d'extraordinaire..." Alors qu'a été diffusée cette semaine la troisième saison de la série politique de Canal+, Baron Noir, les plus avisés pourront trouver matière à picorer dans les génériques de fin d'épisode. Notamment parmi les personnalités "remerciées" par les créateurs de la saga. 

  • Bruno Roger-Petit et Stéphane Séjourné

Beaucoup d'entre elles sont issues du monde politique, en particulier de la grande galaxie de la gauche. Le scénariste de Baron Noir, Eric Benzekri, la connaît bien. Ou l'a bien connue, plutôt. Longtemps proche de Julien Dray et de Jean-Luc Mélenchon, l'homme a tiré de sa longue expérience au Parti socialiste la trame de sa première saison. En revanche, pour la nouvelle, il a fallu solliciter d'autres sources, plus au fait de nouveau jeu politique et pour certaines au cœur du pouvoir actuel. 

Parmi elles, il y a Stéphane Séjourné, ancien conseiller élyséen d'Emmanuel Macron devenu député européen après les élections de mai 2019. Il y a aussi Bruno Roger-Petit, un temps porte-parole de l'Elysée, toujours "conseiller mémoire" du chef de l'État

Contacté par BFMTV.com, Stéphane Séjourné confirme qu'il a donné "des idées de narration pour que ce soit réaliste".
"Je n'ai pas encore vu la série. Après, pour faire un film sur les courses de chevaux, on demande des avis à ceux qui font des courses de chevaux", raille-t-il. 

Les rencontres avec Eric Benzekri datent de l'époque où Séjourné, lui-même ancien socialiste tendance Strauss-Kahn, occupait encore un bureau au Château en tant que conseiller politique.

"C'était pendant la première année, je crois. Les rendez-vous avaient lieu à l'Elysée, sur la plage horaire des déjeuners", raconte l'eurodéputé. 
  • Alexis Corbière et son "vieux copain" Eric Benzekri

D'autres sont plus diserts sur le contenu de leurs échanges avec le scénariste. Alexis Corbière, par exemple. Lui aussi, un ancien du PS avant de rejoindre Jean-Luc Mélenchon dans l'aventure du Parti de Gauche. 

"C'est un vieux copain, Benzekri. On le connaît bien, avec Raquel (Garrido), Bernard Pignerol, toute cette bande-là. On n'est pas toujours d'accord sur tout, mais on avait renoué contact quand il avait fait son premier film (16 ans ou presque, ndlr). Il a fait appel à beaucoup de gens en procédant de la même manière. C'est une éponge Eric, il aime écouter les gens, décrypter les choses, les questionner", raconte le député La France insoumise de Seine-Saint-Denis sur le scénariste de la journée.

Pour Baron Noir, les rencontres entre les deux compères se sont faites au début de la crise des gilets jaunes.

"On était allé dans ses bureaux à Paris, pour discuter. Puis de temps en temps il m'envoyait des SMS, moitié vanne, moitié question pour gratter un peu", poursuit Alexis Corbière, dont l'apport à la série se cantonne principalement aux coulisses du lancement de LFI. 
"Je lui ai également donné mon point de vue sur ce qu'étaient les gilets jaunes, vu de l'intérieur. J'observe toutefois qu'il n'a pas retenu cet aspect-là", sourit le parlementaire insoumis. 
  • L'imagination de "Camba"

Autre ex-camarade de parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis a lui aussi cassé la croûte avec Eric Benzekri pour discuter. Leurs premières conversations sur Baron Noir remontent à plus loin, nous affirme l'ancien premier secrétaire du PS. 

"On a commencé à déconner sur les possibilités narratives. Puis j'ai pas mal d'imagination, il me le reproche d'ailleurs", sourit Jean-Christophe Cambadélis. Sur la troisième saison, l'ex-député de Paris aurait suggéré au scénariste que Rickwaert (le personnage incarné par Kad Merad, ndlr) "ne pouvait pas revenir dans le jeu par le biais du PS". 

"J'étais par ailleurs plutôt sur la thèse qu'il fallait que Rickwaert dissolve l'Assemblée. Et aussi qu'il se rapproche de l'avatar de Mélenchon (incarné par François Morel, ndlr) sans s'y subordonner... Mais ça il ne l'a pas gardé", digresse l'ancien numéro un socialiste, jamais avare en anecdotes ou en démonstrations de roublardise. 

"Quand on fait tout ça, on n'est pas en train d'écrire. Il ne prend pas de notes, on discute et il écoute. Aujourd'hui Eric n'est plus dans le monde politique. Quand il a fait la première saison, il était encore dans la mémoire vive de ce qu'il a vécu au PS", analyse Jean-Christophe Cambadélis, qui conclut: "Maintenant il doit faire un boulot de journaliste".
Jules Pecnard