Chrétiens d'Orient: un "plan d'action" annoncé ce mardi à Paris
Un "plan d'action" va être dévoilé ce mardi en faveur des minorités persécutées au Moyen-Orient par le groupe État islamique (EI), à l'occasion d'une conférence internationale organisée à Paris. Cette conférence, qui sera ouverte par le président français François Hollande, avait été décidée en mars lors d'un débat consacré à ce sujet au Conseil de sécurité de l'Onu. Une conférence qui intervient alors que François Hollande a annoncé l'engagement militaire de la France en Syrie.
La réunion, co-présidée par le chef de la diplomatie française Laurent Fabius et par son homologue jordanien Nasser Judeh a pour but de tirer les conclusions "des discussions du printemps" et de "proposer une charte d'action", avait précisé Laurent Fabius. "Il y a urgence extrême et la France, malgré les difficultés, voire à cause des difficultés, ne baissera pas les bras", avait-il assuré. Concrètement, il sera question de proposer une "charte d’action" en quatre volets: humanitaire, sécuritaire, politique et pénal.
"L'objectif de cette rencontre est d'identifier des mesures concrètes pour répondre à tous les aspects de la situation des victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient", a précisé le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal.
Une soixantaine d'Etats représentés
Le "plan d'action", dont les détails seront annoncés ce mardi après-midi, va prévoir dans ses grandes lignes de "préparer et faciliter le retour volontaire et durable des déplacés, promouvoir des solutions politiques respectueuses des droits de l'Homme (...) et mettre fin à l'impunité de ceux qui ont commis des crimes contre les populations pour des raisons d'appartenance ethnique ou de conviction religieuse", a précisé Romain Nadal.
Une soixantaine d'États seront représentés lors de cette rencontre, dont tous les pays concernés et de nombreux Etats de la région, de même que les représentants de nombreuses ONG et de toutes les grandes agences de l'Onu. S'adressant le 27 mars au Conseil de sécurité, Laurent Fabius avait estimé que la communauté internationale devait tout faire pour permettre le retour chez elles des minorités du Moyen-Orient persécutées par les groupes extrémistes comme l'EI.
Il avait évoqué le sort non seulement des chrétiens d'Orient mais aussi des Yézidis du Kurdistan irakien ou les Kurdes de Kobané (Syrie). Il ne reste qu'environ 400.000 chrétiens en Irak, contre environ 1,4 million en 1987. Pour Laurent Fabius, c'est la conséquence d'une "entreprise barbare d'éradication ethnique et religieuse". Il avait proposé notamment la création d'un fonds d'aide au retour pour financer la reconstruction des habitations et des lieux de culte dans les régions reprises à l'EI.