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Élysée

Ces cinq signes qui montrent que Hollande est en campagne

En déplacement mardi soir à Carcassonne, le chef de l'Etat a distillé des indices qui montrent qu'il est déjà en campagne pour sa réélection en 2017.

Mardi soir, François Hollande s'est rendu à Carcassonne, dans l'Aude. Un "déplacement républicain" selon l'Elysée, mais qui s'est révélé être davantage un meeting pré-électoral. Devant des militants et des élus locaux, le chef de l'Etat a tiré un premier bilan de ses trois ans à l'Elysée, et en a profité pour valoriser son action. 

> Une mise en scène soignée

La forme a été particulièrement travaillée mardi soir. C'est devant un public conquis, composé d'une centaine d'élus et de militants socialistes que François Hollande a prononcé son discours, seul sur scène. Lumières tamisées, tonnerre d'applaudissements: le chef de l'Etat a joué à domicile pendant une heure dix. "La reconquête commence par les siens", glisse un proche au Figaro.

> Le bilan… et le futur

Devant ce parterre d'élus et de militants, François Hollande met en valeur ses trois années au pouvoir. "Je suis fidèle à mes engagements", lance-t-il en rappelant les premières baisses d'impôts annoncées après l'effort fiscal demandé en début de quinquennat. Il passe en revue les défis auxquels il a été confronté, et les progrès réalisés à ses yeux.

Dans le même temps, il défend ses choix: "Depuis trois ans, j'ai fait des choix, tout pour l'emploi, tout pour la jeunesse, tout pour l'avenir". Le Président en profite pour évoquer la perspective des deux années à venir. Déficit, service civique, simplification administrative... Pas d'annonces, mais la volonté de "garder l'esprit de réforme. Sinon, on finit par renoncer à ses ambitions". Or, cela n'a pas l'air d'être le cas.

> Comme un slogan

A chaque candidat, son slogan. Si la candidature de François Hollande à sa réélection n'a encore rien d'officiel, le président a pourtant martelé mardi soir que "la France, ce n'est pas une nostalgie". Une petite phrase bien sentie pour répondre aux attaques du Front national, et qui sonne déjà comme un slogan de campagne. On retiendra aussi "la réussite partagée", revendiquée par François Hollande pour soutenir la réforme du collège de sa ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem. Mardi soir, les mots avaient un poids particulier.

> La référence au discours du Bourget

Moins attendu, le chef de l'Etat a également fait référence à sa campagne électorale de 2012. Et notamment à un discours clé: celui du Bourget, au cours duquel il avait affirmé: "Mon ennemi, c'est la finance". Un discours qui lui est régulièrement renvoyé par les frondeurs du PS, qui l'accusent de mener une politique libérale. "Je me souviens, c'était en janvier 2012. Je me cite, pardonnez-moi cette prétention. Mais comme souvent on me ramène au discours du Bourget, je ne peux m'empêcher d'aller aux meilleures sources: les miennes", glisse-t-il dans un sourire entendu.

Et pas question pour le chef de l'Etat de laisser certains l'accuser de renier son discours. "Nous avons le devoir aussi de faire en sorte que la finance, j'en avais parlé, puisse être mise au service de l'économie réelle... C'est une longue bataille. Mais pour partie, nous l'avons non seulement engagée, mais sur certains points gagnée depuis trois ans", argumente-t-il. Un discours décidément bien symbolique: mercredi, François Hollande a même demandé à ses ministres de se replonger dedans.

> Même ses proches en parlent

En campagne, François Hollande? Stéphane Le Foll, proche du président, ne le nie pas: "Si s'expliquer c'est faire campagne, alors on peut accepter la remarque", commente-t-il à la sortie du discours. "Je crois que ce discours aura effectivement une importance politique", veut croire l'ancien ministre de l'Ecologie Philippe Martin.

Lundi 11 mai sur BFMTV, Jean-Jacques Urvoas avait été plus clair: pour lui, François Hollande est le candidat "évident" du PS pour 2017. "C'est un homme solide et qui n'hésite pas", selon le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, proche du chef de l'Etat. "Il sera le candidat naturel dès lors qu'il aura décidé d'être candidat", avait dit à son tour Michel Sapin dimanche 18 mai. Les conditions semblent réunies.

https://twitter.com/ariane_k Ariane Kujawski Journaliste BFMTV