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"Ce qui est mortel en politique, c'est la division": Macron passe à l'offensive pour rassembler la majorité

Emmanuel Macron s'est exprimé, ce lundi, devant 200 députés et sénateurs LaREM, Modem et alliés, afin de les rassembler et de les remotiver, face au lourd calendrier législatif à venir et aux prochaines échéances politiques.

Un discours important. En cette deuxième rentrée pour les députés de la majorité, Emmanuel Macron a choisi de s'exprimer, ce lundi, devant 200 parlementaires LaREM, Modem et alliés, afin de les rassembler et de les remotiver. C'est l'idée centrale de l'intervention du président, au cours de laquelle il a eu un mot pour le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, mis en examen pour "prise illégale d'intérêts" dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, qu'il est "particulièrement content de retrouver en ce moment".

"Je suis content de vous retrouver après un été difficile, où certains ont été attaqués, insultés, bousculés. Je vous redis mon soutien. Je veux vous remercier. Cinquante lois ont été votées et promulguées. Quand je vois le carnet de bal qui vous attend, je sais que vous n’allez pas chômer", a-t-il affirmé.

"Ce qui est mortel en politique, c'est la division"

Emmanuel Macron a intimé la majorité à rester soudée, après être sortie "d'une crise politique sociale profonde, l'expression symptomatique d’un mal très profond qu’il y avait dans nos territoires, qui est encore gros dans la société", en référence à la mobilisation des gilets jaunes.

"Les vents ne sont pas de face mais il faut être précautionneux. Les inquiétudes sont là. Plusieurs catégories de la population restent nerveuses. Si nous avons tenu bon, nous devons nous garder de toute forme d’arrogance et d’une prudence qui nous conduirait à l’immobilisme", a-t-il souligné.

L'appel au rassemblement a également été le moyen pour le chef de l'État de critiquer la décision de Cédric Villani de se présenter à l'élection municipale à Paris, malgré le choix de la Commission nationale d'investiture de LaREM de choisir Benjamin Griveaux.

"Ce qui est attendu de nous collectivement est de réussir à prendre des décisions et donc à investir, de passer outre les déceptions, de ne pas nous diviser et de toujours savoir d'où l'on vient. Quand j’entends dans notre formation politique certains dire que notre commission d’investiture est ceci et cela, ils oublient qui les ont faits. Ce qui est mortel en politique, c'est la division", a-t-il lancé.

L'immigration, un sujet "à prendre avec maturité et calme"

Le discours d'Emmanuel Macron a également été l'occasion pour lui d'aborder les différentes réformes qui vont faire la rentrée, du projet de loi bioéthique, "la loi de tous les dangers", à la réforme des retraites, "nous devons avoir beaucoup de méthode et ne pas avoir peur". Quatre priorités ont notamment été énoncées: le travail, l'écologie, les retraites et le régalien. Après avoir abordé "le sujet du communautarisme", le président a également tenu des propos forts sur l'immigration, un sujet "à prendre avec maturité et calme":

"Nous sommes une terre d’immigration. Cela crée des tensions mais il faut regarder ce sujet en face. La difficulté qui est la nôtre, c’est que nous sommes face à un phénomène nouveau: les flux d’entrée n’ont jamais été aussi bas en Europe et les demandes d’asile jamais aussi hautes en France. Je crois dans notre droit d’asile, mais il est détourné de sa finalité par des réseaux, des gens qui manipulent. [...] Ce que je vous demande sur le débat immigration, c'est de dépasser les clivages et les tabous."

Une nouvelle méthode: "la bienveillance"

Emmanuel Macron a finalement demandé aux parlementaires de mettre en place "une nouvelle méthode, la bienveillance":

"On ne va peut-être pas être d’accord, mais on y va ensemble. La bienveillance n’est pas la naïveté, l’inaction. On s’écoute et on est prêts à corriger sa copie. Je mets derrière cette bienveillance notre capacité à articuler démocratie délibérative et démocratie participative."

Le président voit aussi plus loin que les prochaines réformes et a énoncé l'agenda politique de sa formation. "Les élections municipales vont poser la question de la capacité de notre mouvement politique à s’enraciner. [...] Viendront dans la foulée les sénatoriales, les départementales, les régionales... puis les présidentielles et législatives".

Clément Boutin avec le service politique de BFMTV