BFMTV
Élysée

Brexit: "Il ne peut pas y avoir de dérogation", prévient Hollande

François Hollande a posé mercredi à Bruxelles certaines conditions au divorce annoncé entre l'Union européenne et le Royaume-Uni.

"Le règlement de divorce doit être fixé par le Conseil européen, bien sûr la Commission européenne et le Parlement européen auront à jouer leur rôle", a indiqué François Hollande, mercredi lors du Conseil européen des 27 membres réunis à Bruxelles. Par la métaphore du "divorce", le président parlait évidemment de la sortie programmée du Royaume-Uni, telle que les Britanniques l'ont décidé par référendum, soit le "Brexit".

"Le nouveau gouvernement britannique devra déposer sa demande formelle de retrait de l'Union européenne dès sa formation", a précisé le chef de l'Etat. 

Après que David Cameron a annoncé qu'il appartiendrait à son successeur de lancer dans quelques mois la procédure de sortie de l'Union européenne, le président français a tenu à préciser que "pendant toute la période de négociations le Royaume-Uni restera un membre à part entière de l'Union européenne, avec ses droits, avec ses obligations, avec ses contributions". 

"Ensuite", les négociations achevées, "le Royaume-Uni restera un partenaire de l'Union européenne", a continué le chef de l'Etat. "Il aura donc un statut, qui ne sera plus celui d'un membre de l'Union européenne, (mais) celui d'un pays tiers, extérieur à l'Union européenne".

Les libertés de circulation ne sont pas à la carte

François Hollande a ensuite délimité le cadre des futures négociations et notamment les conditions à respecter pour l'accès des Britanniques au marché intérieur de l'Union.

"Si, extérieur à l'Union, le Royaume Uni veut comme la Norvège par exemple, être en droit d'accéder au marché intérieur européen, il devra respecter ce que l'on appelle les quatre libertés: la liberté de circulation des biens, la liberté de circulation des services, des capitaux et la libre circulation des personnes. Il ne peut pas y avoir de dérogation. On ne peut pas prendre trois libertés et écarter la quatrième notamment la liberté de circulation des personnes. (...) Il faudrait donc que le Royaume-Uni accepte toutes les règles du marché intérieur avec toutes les obligations, et notamment celle de contribuer financièrement au marché intérieur."

"On se rend compte de ce qu'apporte l'Europe quand on le perd"

"Les prochaines semaines seront décisives", a ensuite tranché François Hollande. "L'Europe doit montrer sa solidarité et sa solidité". Elle doit instaurer "un rapport différent que par le passé avec ses citoyens". "Il n'y a rien de pire que le statu quo qui sert les populistes", a déclaré le président Français, précisant que "l'Europe ne doit pas être considérée comme le problème, mais comme la solution".

"On ne voit pas toujours ce qu'apporte l'Europe. On s'en rend compte quand on le perd. Ceux qui aiment le plus l'Europe sont ceux qui n'y sont pas ou n'y sont plus" a-t-il conclu. 

Un sommet européen à 27 est prévu le 16 septembre à Bratislava pour discuter de toutes ces questions. 
D. N.