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Élysée

Baroin et Hollande s'échauffent au Congrès des maires en vue de 2017

Ils auront à s'affronter dans les mois qui viennent si François Hollande est candidat à la présidentielle face à Nicolas Sarkozy. Le combat a commencé au Congrès des maires jeudi.

De crainte d'essuyer une bronca devant les maires de France, François Hollande avait délégué à Jean-Marc Ayrault en 2013 et Manuel Valls en 2014, le soin de le représenter devant le congrès annuel. L'édition 2015 du Congrès des maires et des collectivités locales, prévue en novembre juste après les attentats de Paris, a été reportée en ce mois de juin. Et pour son dernier round avant l'élection présidentielle, François Hollande ne s'est pas dérobé jeudi et est venu prononcer le discours de clôture.

Et s'il n'a pas été sifflé, il a été froidement accueilli par le président de l'AMF nouvel allié de Nicolas Sarkozy en vue de l'élection présidentielle de 2017. "Soyez le bienvenu parce que vous êtes le Président", lui a ainsi adressé le sénateur-maire de Troyes devant une assemblée plutôt ancrée à droite.

Il n'a évidemment pas manqué de réitérer son appel à "mettre un terme" à la baisse des dotations de l'État aux communes, gros enjeu du salon. Et au passage, l'ancien journaliste a moqué le "professionnalisme" du gouvernement sur le sujet, comme s'il s'agissait d'une exception.

"J'avais eu l'occasion l'an dernier de saluer le professionnalisme de votre équipe gouvernementale et d'adresser un compliment - si vous le permettez sans m'élever au-dessus de ma condition - à votre Premier ministre puisque chaque ministre qui avait fait l'honneur à notre association de venir avait su conserver le silence absolu sur nos revendications et je dois préciser que le Premier ministre également. Ainsi vous président de la République vous pouvez vous féliciter du travail de vos ministres qui ont conservé un silence absolu sur les réponses que l'Etat va apporter sur nos revendications que vous connaissez aujourd'hui", a-t-il lancé au chef de l'Etat, alors que les désaccords et couacs au sein du gouvernement ne se comptent plus depuis son arrivée à l'Elysée.

François Hollande a serré les dents pendant le discours et commencé le sien en répondant à François Baroin: "les ministres ont surement apprécié les compliments sur leur silence et le respect de la parole présidentielle".

Tacle de Hollande sur le cumul des mandats

François Hollande a finalement annoncé une diminution "de moitié de l'effort demandé aux communes" en 2017 et la reconduction du fonds d'investissement d'urgence dégagé pour 2016, qui sera "porté à 1,2 milliard d'euros". 

Le chef de l'Etat a répondu aux attaques de François Baroin en rappelant notamment la co-responsabilité de son prédécesseur Nicolas Sarkozy sur ce sujet: "en 2012, le déficit et la dette (…) avaient pris des proportions insoutenables".

Il a enfin a lancé une pique au cumul des mandats. "Il arrive parfois avec le cumul des mandats que le législateur qui a créé les normes soit incompris par le maire ou l'élu qui les conteste; et c'est parfois le même", a dit le chef de l'Etat.

A compter du 31 mars 2017, il sera interdit de cumuler un mandat de député, sénateur ou député européen et avec celui de maire d'une ville ou président d'une intercommunalité, une loi votée par la gauche, qui passe encore mal à droite et sur laquelle Nicolas Sarkozy voudrait revenir.

Manuel Valls l'avait récemment accusé de mentir aux Français sur le sujet.