BFMTV
Élysée

Avion d'Air Algérie: la France, en deuil, attend les boîtes noires

Les drapeaux, ici à l'Elysée, ont été mis en berne lundi  sur tous les édifices publics pour trois jours.

Les drapeaux, ici à l'Elysée, ont été mis en berne lundi sur tous les édifices publics pour trois jours. - -

En signe de deuil de niveau national, les drapeaux des bâtiments publics sont berne en France ce lundi, pour trois jours. Quelle différence avec un deuil national? Quel est le programme du gouvernement, cinq jours après le drame? Où en est l'enquête? BFMTV.com fait le point.

A l'Elysée, les drapeaux ont été mis en berne ce lundi, comme sur tous les autres édifices publics en France, pour honorer pendant trois jours de deuil de niveau national la mémoire des 118 passagers et membres d'équipage ont péri dans le crash du vol d'Air Algérie, dans la nuit du 23 au 24 juillet.

Deuil de niveau national et deuil national, quelles différences? Quel est le programme du gouvernement, cinq jours après le drame? Où en est l'enquête? BFMTV.com fait le point.

Deuil de niveau national

● Quelle différence avec un deuil national? Il ne s'agira pas d'un deuil national, mais bien d'un deuil de niveau national. Quelle différence? Et bien, les d'administrations se seront pas fermées, comme cela est le cas dans lors d'un deuil national, car la décision n'a pas été prise en Conseil des ministres, comme l'exige la loi. Ces trois jours de deuil de niveau national, annoncés samedi par François Hollande, sont avant tout symboliques: une façon de marquer le soutien de la nation aux proches des 118 victimes du vol d'Air Algérie.

● Quel précédent? Le dernier deuil de niveau national en date remonte à 2005: 152 Français avaient péri dans le crash de la West Carribean, au Venezuela. Les drapeaux avaient alors été mis en berne et un hommage national avait été rendu aux victimes par Jacques Chirac, alors président de la République. Cette fois, il n'y a pas de cérémonie prévue, mais François Hollande a pris plusieurs engagements, samedi: "Tous les corps, je dis bien tous les corps, de tous les passagers seront ramenés en France. Il y aura une stèle qui sera érigée pour que nul n'oublie que dans cet endroit, sur ce site, ont disparu 118 personnes".

Quatrième réunion en cinq jour

François Hollande a réuni lundi pour la quatrième fois en cinq jours plusieurs membres du gouvernement pour un nouveau point de situation à l'Elysée.

● Nouvelle réunion à l'Elysée. Outre le Premier ministre Manuel Valls, Laurent Fabius (Affaires étrangères, Bernard Cazeneuve (Intérieur), Christiane Taubira (Justice), Frédéric Cuvillier (Transports) et Fleur Pellerin (Français de l'étranger) participaient à cette rénion qui s'est ouverte à 09H00. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian était représenté pour sa part par son directeur de cabinet Cédric Lewandowski. "Il s'agit de revenir sur la rencontre avec les familles et les proches des victimes organisée samedi au ministère des Affaires étrangères et de faire un nouveau point sur les déploiement des équipes et la situation sur les lieux du crash", a-t-on précisé dans l'entourage de François Hollande. Aucune déclaration n'est toutefois prévue à l'issue de cette réunion.

● Laurent Fabius et Frédéric Cuvillier s'expriment lundi après-midi. Les ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius et le secrétaire d'Etat chargé des Transports Frédéric Cuvillier doivent tenir une conférence de presse lundi après-midi au quai d'Orsay.

Le point sur l'enquête

● Boîtes noires bientôt en France. Les deux boîtes noires de l'avion ont été transférées dimanche à Bamako et sont en route pour la France. La première avait été récupérée vendredi par l'armée française la seconde samedi par des experts de la mission de l'ONU au Mali (Minusma).

● Au moins plusieurs semaines d'investigations sur la scène du crash. Dépêchés par Paris, une vingtaine de gendarmes et de policiers ainsi qu'une équipe Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français sont depuis samedi dans le nord du Mali en renfort des enquêteurs maliens. Les investigations -consistant à "recueillir le maximum d'informations" sur l'avion et l'accident sur le terrain mais aussi à collecter diverses données, qui seront ensuite analysées- pourraient durer "plusieurs semaines, voire plusieurs mois" d'après Rémi Jouty, chef du BEA.

● L'hypothèse "météorologique" privilégiée. C'est la piste privilégiée par les enquêteurs. L'avion a rencontré sur son chemin une zone de forte activité orageuse. C'est d'ailleurs la raison qui a, selon le ministre Laurent Fabius poussé le pilote à s'écarter du plan de vol initial, évoquant en outre une zone en proie aux tempêtes de sable. Et ce d'autant, que l'avion était équipé d'un radar un peu "rudimentaire".

● La piste terroriste pas complètement écartée. Si le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a exclu, vendredi matin, qu'un tir de missile sol-air ait pu toucher le vol AH 5017 affrété pour Air Algérie, la piste d'un acte terroriste n'a toujours pas été formellement écartée par les autorités françaises. "Il n'y avait pas de personnes suspectes parmi les personnes enregistrées à bord", a toutefois tempéré Fleur Pellerin, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger lors de son bref déplacement à Ouagadougou.

Caroline Piquet avec AFP