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Élysée

Au Salon de l'agriculture, Macron répond aux attaques une à une

Lors de sa visite ce samedi au Salon de l'agriculture, Emmanuel Macron n'a pas échappé à plusieurs coups de sifflets de la part d'agriculteurs en colère qui l'ont notamment interpellé sur la fin du glyphosate et l'avenir de la PAC.

Le loup, le glyphosate, le Mercosur, la politique agricole commune: Emmanuel Macron a répondu ce samedi à une foule d'interpellations, parfois agitées, lors de l'inauguration du 55e salon de l'Agriculture, où il a été accueilli par des sifflets mais aussi des applaudissements, illustration des tensions actuelles au sein d'un monde paysan en pleine réorganisation.

Après avoir été à plusieurs reprises sifflé par des membres du syndicat des Jeunes agriculteurs le long de son parcours entre les stands du salon, le chef de l'Etat a bifurqué pour aller parler "droit dans les yeux" à ses contempteurs, des céréaliers qui protestaient contre la fin du glyphosate et contre le projet d'accord de libre-échange UE/Mercosur.

"Je vous engueule parce que j'aime pas qu'on me siffle derrière"

"J'ai vu des gens qui étaient à 500 mètres pour me siffler. Ils étaient très minoritaires. J'ai cassé les parcours et les codes pour aller au devant d'eux, et ils se sont arrêtés de siffler. On s'est expliqué, je crois qu'ils ont compris", a déclaré le président à la presse. 

Le président a fendu la foule pour aller tancer les siffleurs, "10 zigues" selon lui: "Je vous engueule parce que j'aime pas qu'on me siffle derrière; mais après je viens vous voir et on s'explique". Avant de leur assurer calmement que "personne ne sera laissé sans solution".

Emmanuel Macron a également répondu à des éleveurs qui l'interpellaient sur le plan loup annoncé lundi par le gouvernement, qui a mécontenté aussi bien les agriculteurs que les défenseurs de l'environnement: "si vous voulez me faire dire qu'on supprimera les loups, je ne le dirai pas. Si vous voulez l'engagement qu'on renforcera les moyens de protection ou qu'on sortira les loups de ces bassins, je m'y engage".

"Regardez moi bien dans les yeux"

Face à un agriculteur, déguisé en vache, qui se plaint de "la grande distribution" qui "se moque" des paysans, le président réplique: "regardez moi bien dans les yeux, il y aura des contrôles et des résultats concrets". "Vous verrez des sanctions fortes sur ce sujet des négociations commerciales", promet-il.

Avant d'embrayer directement sur l'Europe: "pour la prochaine Politique agricole commune (PAC), je veux un mécanisme de garantie de prix minimum pour les éleveurs européens. Si on ne fait pas attention, on ne pourra plus choisir, ce sera le marché du prix qui aura décidé pour nous", déclare-t-il avant de rencontrer le commissaire européen à l'Agriculture Phil Hogan.

"Ceux que je crains le plus..."

Après avoir déjeuné avec 18 éleveurs de différentes régions, le président a repris ses déambulations dans le salon. Sur son chemin, les interpellations n'ont pas concerné que l'agriculture. Après avoir rappelé à un cheminot, inquiet de la réforme de la SNCF à venir, que les agriculteurs n'avaient eux pas de statut, il a assuré à l'association des victimes de Lactalis qu'il y aurait des "sanctions financières" si la justice confirmait que des distributeurs avaient continué à vendre du lait infantile contaminé après les rappels officiels.

Interrogé par la presse sur l'ambiance qui règne au salon et sur l'accueil parfois mouvementé qui lui a été réservé, Emmanuel Macron a indiqué:

"Ceux que je crains le plus (...) c'est ceux qui n'ont même plus l'énergie de protester".

Me.R. avec AFP