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Élysée

Aquilino Morelle démissionne

Aquilino Morelle, conseiller de François Hollande, a démissionné vendredi.

Aquilino Morelle, conseiller de François Hollande, a démissionné vendredi. - -

Le conseiller politique de François Hollande, que "Mediapart" accuse de conflit d'intérêts, a annoncé sa démission vendredi. Il affirme n'avoir commis "aucune faute".

La chute d'Aquilino Morelle. Le conseiller en communication de François Hollande, accusé de conflit d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique, a annoncé sa démission vendredi, au lendemain de la parution d'un article au vitriol par Mediapart.

"Depuis 48 heures, je dois faire face à des insinuations et des allégations qui visent à mettre en cause mon honneur", affirme Aquilino Morelle dans un communiqué. "Je veux redire que je n'ai commis aucune faute. Je n'ai jamais été en situation de conflit d'intérêts", affirme l'ancien conseiller, qui souhaite toutefois "mettre fin à (ses) fonctions" de conseiller du président à l'Elysée pour "être entièrement libre de répondre (aux) attaques".

Aquilino Morelle indique également avoir pris sa décision "pour ne pas gêner l'action du président de la République, du gouvernement et de la majorité, dans un moment particulièrement difficile de la vie du pays". "Je le fais, enfin, pour protéger ma famille", conclut-il.

François Hollande a déclaré, vendredi après-midi, qu'Aquilino Morelle avait pris "la seule décision qui convienne".

Déjà une enquête sur Aquilino Morelle

Pour sa part, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a indiqué vendredi étudier le dossier d'Aquilino Morelle, le conseiller politique de François Hollande démissionnaire.

Ala suite des accusations de Mediapart, la Haute autorité entame "une étude plus approfondie de ses déclarations d'intérêts et de patrimoine", remises en janvier dernier comme par tous les collaborateurs du président.

"La République irréprochable en prend un coup"

Sur BFMTV, Olivier Faure, porte-parole du PS, "salue la démission d'Aquilino Morelle, qui tient à se défendre sur ce qui lui est reproché. Mais je salue aussi le fait qu'il ait pris le soin de rendre cette affaire à ce qu'elle était depuis le départ: une affaire privée." Pour Olivier Faure, désormais "c'est à lui de répondre aux accusations et de faire la démonstration que cette situation ne l'a jamais placé en délicatesse avec le droit."

Roger Karoutchi, le sénateur UMP, rappelle de son côté "la leçon de morale du président en 2012 et 2013 sur la république irréprochable", alors qu'il existe "des cas individuels qui ne sont pas exemplaires" de part et d'autre. "Mais le côté hypermoraliste de Hollande a pris un sacré coup".

La pression est montée en 48 heures

Dans son article, Mediapart accuse Aquilino Morelle d'avoir "travaillé en cachette pour des laboratoires pharmaceutiques" quand il était inspecteur général des affaires sociales. Jeudi, le conseiller de François Hollande s'était défendu sur sa page Facebook, affirmant avoir "respecté toutes les règles et toutes les procédures".

Mais depuis, la pression s'était accentuée. L'igas a déclaré vendredi ne pas avoir de trace d'autorisations pour une activité d'Aquilino Morelle "au bénéfice de l'industrie pharmaceutique dans les années récentes." Jean-Christophe Cambadélis, nouveau premier secrétaire du PS, avait de son côté poussé le conseiller à s'expliquer, en ajoutant: "si ce qui se dit est vérifié, je ne vois pas comment il peut rester".

A. K. avec AFP