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Après les européennes, un mouvement de gauche "Macron-compatible" va se structurer

Emmanuel Macron, le 16 mai.

Emmanuel Macron, le 16 mai. - Stéphane de Sakutin - AFP

Un nouveau mouvement compatible avec la politique du gouvernement, à l'instar d'"Agir" à droite, va se lancer après les élections européennes.

"Emmanuel Macron a donné son feu vert, ça va se faire rapidement": ce député LaREM est formel. A l'issue des élections européennes, la gauche "Macron compatible" va se structurer. Sous la houlette du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian et de Didier Guillaume, le ministre de l'Agriculture, un mouvement de gauche allié à LaREM, inspiré de la formation "Agir" à droite, va se lancer.

D’anciens députés PS ont été approchés, comme Gilles Savary et François Loncle. Jean-Marie Le Guen, ex-ministre de François Hollande a également été contacté.

"Selon les formes que cela prend, je pourrais faire partie de l’aventure. Il faut une coordination, pas un parti. L’heure est au rassemblement, pas aux questions partisanes. Nous avons un gros travail de reconstruction" révèle-t-il à BFMTV.

"Entre 10 et 15% des Français"

Ce mouvement pourrait être lancé sous le haut patronat de Jean-Yves Le Drian. Sa cible principale: les "réformateurs" du PS, souvent ex-Vallsistes, ennemis jurés des frondeurs sous l’ancien quinquennat de François Hollande. "Ce sera un courant social démocrate, débarrassé des réflexes gauchistes. Ça peut représenter entre 10 et 15% des Français", espère en coulisses un ex-ténor du Parti socialiste.

Mais ces "réformateurs" sont aussi convoités par Bernard Cazeneuve. L’ancien Premier ministre consulte beaucoup en ce moment et prépare l’après 26 mai.

"Il m’a appelé et j’ai reçu un coup de fil d’un proche de Le Drian. À titre personnel, la seconde offre me séduit plus", concède Gilles Savary à BFMTV.

Se décoller de l'étiquette de "président de droite"

D’autres cependant ne voient pas cette démarche d’un bon œil. La rancune est tenace. "Macron nous a tués en 2017 alors pourquoi le soutenir maintenant ?", s’interroge un ancien député socialiste. "Surtout que Macron est mort", ajoute un autre.

Cette initiative pourrait être gagnante-gagnante. D’un côté, Emmanuel Macron constituerait un socle de gauche et veut décoller cette étiquette de "président de droite". De l’autre, cela permettrait à ces anciens socialistes de revenir dans le jeu politique et d’avoir éventuellement une étiquette pour les municipales de 2020.

Thomas Soulié avec Guillaume Dussourt