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Elections

Un débat présidentiel marqué par les invectives

Le débat présidentiel a été marqué par un ton vif, parfois agressif, riche en piques et invectives entre les deux candidats qui ont parfois rendu leurs propos inaudibles.

Dès les premières minutes du débat présidentiel de ce mercredi soir, Marine Le Pen a lancé une lourde charge contre son adversaire. Dans ce débat qui les oppose une dernière fois avant le second tour dimanche, la candidate du Front national a dépeint Emmanuel Macron comme "le candidat de la mondialisation sauvage, de l’ubérisation, de la précarité, de la brutalité sociale (…) du communautarisme".

Le ton était donné, le reste du débat s’inscrivant dans un ton très vif.

"Vous avez démontré que vous n’êtes pas la candidate de l’esprit de finesse, de la volonté d’un débat démocratique, équilibre et ouvert", a rétorqué le candidat d’En Marche! lors de sa première tirade, avant d’ajouter: "Face à cet esprit de défaite, je porte un esprit de conquête français."

Marine Le Pen a commencé par s’adresser à son adversaire en le désignant comme "Monsieur le ministre de l’Economie, (...) le conseiller de François Hollande", l’accusant de n’avoir ni lutté contre le chômage, ni mis en oeuvre sa politique économique alors qu’il était au gouvernement. "Vous n’avez pas d’esprit national, vous ne pensez pas à l’intérêt supérieur de la nation, vous défendez des intérêts privés", a-t-elle attaqué. Une ligne d'attaque toute trouvée: faire d'Emmanuel Macron l'héritier du quinquennat qui se termine. 

"Des selfies sur un parking"

Le débat a rapidement abordé l’épisode Whirlpool, qui a marqué le début de la campagne d’entre deux tours. "Jamais je n’ai profité de la détresse des gens, ce que vous avez fait l’autre jour", a lancé Emmanuel Macron, l’accusant de "faire des selfies sur un parking" pendant qu’il rencontrait les représentants de l’intersyndicale de l’entreprise.

Les deux candidats se sont ensuite longuement écharpé sur le dossier des reventes d’entreprises, Emmanuel Macron profitant d’une confusion de son adversaire entre les reventes de SFR et d’Alstom pour lui lancer: "Il y en a un qui fait des téléphones, l’autre des turbines".

La candidate du Front national s’est ensuite présentée en défenseure des familles, mettant en avant l’engagement associatif des Français: "Tout ne fait pas l’objet d’un poids financier, d’une mesure financière; la France, c’est bien autre chose."

Et Emmanuel Macron de répliquer: "Vous avez raison, la France c’est autre chose: c’est une civilisation ouverte avec des principes généraux, tout l’inverse de ce que vous portez. Ca n’est pas la xénophobie, ça n’est pas la vision de la famille que votre père portait il y a quelques jours", se référant à la sortie du fondateur du Front national sur l’hommage rendu à Xavier Jugelé.

Un thème sur lequel le candidat d’En Marche! l’a à nouveau attaquée quelques minutes plus tard, lui signalant que c’était "formidable de (la) voir défendre les homosexuels".

Un débat très peu modéré

Ces attaques, parfois personnelles, ont contribué à rendre le débat particulièrement vif, voire agressif. Les candidats, très peu interrompus par les deux journalistes chargés de modérer le débat, Christophe Jakubyszyn (TF1) et Nathalie Saint-Cricq (France 2), ont par moments rendu leurs propos quasi-inaudibles sous les invectives.

Liv Audigane