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Régionales: opposé à l'installation de Roms, un maire menace de boycotter le scrutin

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La préfecture du Rhône a rappelé à l'ordre le maire d'une commune qui, opposé à l'installation d'un village d'insertion en faveur de Roms, menace de ne pas organiser le scrutin des élections régionales, selon un courrier rendu public samedi. "Je regrette profondément que votre perception du dossier vous conduise à des initiatives qui semblent disproportionnées au regard de la réalité du projet Insertion par l'école l'emploi (I2E)", déplore le préfet du Rhône, Michel Delpuech, dans un courrier adressé au maire de Saint-Genis-les-Ollières, Didier Cretenet (sans étiquette) et diffusé aux médias.

Il répondait à une lettre envoyée par le maire à ses administrés, dans laquelle l'édile estime que les élus de cette commune réputée cossue de l'ouest lyonnais ont été "déconsidérés et malmenés" par l'Etat, après la décision "autoritariste" d'implanter un village d'intégration à destination de Roms vivant dans des camps insalubres de l'agglomération lyonnaise.

Le scrutin organisé par la préfecture en cas de refus

Outre la menace de ne pas constituer les cinq bureaux de vote de la commune (4.800 habitants), Didier Cretenet avait également demandé à ses administrés de renvoyer en mairie leurs cartes électorales et promis le dépôt d'un recours en référé suspension sur le permis de construire signé par le préfet.

Ce dernier rappelle dans son courrier "que tout maire, en tant qu'agent de l'Etat, est tenu d'assumer" la responsabilité de l'organisation du scrutin et qu'en cas de refus, le représentant de l'Etat y procédera d'office. Implanté sur un terrain de plusieurs hectares appartenant à l'Etat, le projet I2E, détaille le préfet, "a pour ambition d'intégrer, par la formation professionnelle des parents et la scolarisation des enfants, entre 15 et 20 familles Roms qui vivent actuellement dans des conditions indignes de notre République". Motion du conseil municipal, pétition et manifestation d'habitants: le village d'insertion rencontre cependant une forte opposition locale. Le 24 octobre, des militants identitaires avaient également occupé une partie du site et déployé une banderole "Saint-Genis ne sera pas Calais".

la rédaction avec AFP