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"Race blanche": Pécresse va porter plainte contre Bartolone pour "injure aggravée"

Valérie Pécresse va porter plainte contre Claude Bartolone, selon son entourage (photo d'illustration)

Valérie Pécresse va porter plainte contre Claude Bartolone, selon son entourage (photo d'illustration) - Miguel Medina/AFP

La candidate Les Républicains a annoncé son intention de poursuivre Claude Bartolone qui l'accuse de défendre "la race blanche". Des propos qui ont provoqué un vif tollé à droite.

La bataille pour l'Ile-de-France se terminera peut-être au tribunal. Les propos de Claude Bartolone, incluant les termes polémiques de "race blanche", ont suscité une avalanche de réactions indignées dont celle de Valérie Pécresse. La candidate de la droite et du centre aux régionales en Ile-de-France va porter plainte contre le président de l'Assemblée nationale pour "injure aggravée".

"Après les propos tenus par Claude Bartolone dans Le Nouvel Observateur (L'Obs, ndlr), Valérie Pécresse a décidé de porter plainte pour 'injure aggravée'", a-t-on fait savoir dans son entourage.

Dans une interview publiée mercredi soir sur le site de L'Obs, Claude Bartolone revient sur les critiques de sa gestion de la Seine-Saint-Denis et "l'opprobre jetée sur un million et demi d'habitants" de ce département populaire : Valérie Pécresse "tient les mêmes propos que le FN, elle utilise une image subliminale pour faire peur. Avec un discours comme celui-là, c'est Versailles, Neuilly et la race blanche qu'elle défend en creux".

La droite unie face à Bartolone

Des déclarations inadmissibles pour Geoffroy Didier. "Dans une campagne électorale, dans un débat démocratique, il peut y avoir des mots exagérés, des outrances verbales, mais là c'est une insulte inadmissible, l'insulte de trop", attaque jeudi sur BFMTV le porte-parole de la campagne de Valérie Pécresse. "C'est le quatrième personnage de l'Etat et il se comporte ainsi, il se permet de traiter son adversaire de 'raciste'", déplore-t-il.

Plus tôt dans la journée, c'est une droite unie derrière Valérie Pécresse qui s'est émue des propos du président de l'Assemblée nationale. "Claude Bartolone bascule dans l'infamie", pour François Filon. Alain Juppé juge lui ces "attaques" de "scandaleuses". Quant à Bruno Lemaire, il explique qu'il est temps que le socialiste "soit battu". Même à l'UDI, on appelle le candidat de la gauche à "s'excuser", quand au FN, Wallerand de Saint-Just estime que cette phrase était "puérile".

Plainte d'un soutien du socialiste

Du côté de la gauche, la sortie de Claude Bartolone met mal à l'aise. "Moi je n'aurai pas dit la même chose", explique sur BFMTV Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d'EELV. Avant de tenter de justifier les propos de son collègue socialiste.: "Aujourd'hui, nous sommes face à une candidate Les Républicains qui reprenait dès lundi les attaques du FN me concernant sur les réfugiés. Aujourd'hui, son parti placarde des affiches pour dire que l'Ile-de-France ne doit pas devenir comme la Seine-Saint-Denis, un département qui a des difficultés sociales mais qui a aussi des richesses formidables."

Oeil pour oeil, dent pour dent. Carlos Da Silva, tête de liste de la gauche dans l'Essonne, a annoncé son intention de porter plainte contre Robin Reda, le maire LR de Juvisy. Le député socialiste déplore la distribution d'un tract dans lequel, une nouvelle fois, le parti parlait de Claude Bartolone comme "le parrain de la Seine-saint-Denis", "l'incarnation d'un élu mafieux".

Justine Chevalier avec AFP