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"Race blanche": Morano menacée de perdre sa tête de liste pour les régionales

Après des propos controversés, jugeant que "la France est un pays de race blanche", Nadine Morano se retrouve isolée dans son camp et pourrait perdre sa place de tête de liste pour les régionales dans le département de Meurthe-et-Moselle.

"Soit elle s'excuse, soit on lui retire la tête de liste". La menace vient de Laurent Hénart, maire de Nancy et président du Parti radical. Il s'en prend directement à Nadine Morano, après ses propos sur France 2 expliquant que "la France est un pays de race blanche". 

A droite, une partie de Les Républicains et de l'UDI ont condamné les propos de l'eurodéputée. Une pétition a même été lancée avec plusieurs dizaines de milliers de signataires demandant la suspension de l'ancienne ministre de son parti et son retrait de la tête de liste UDI-LR en Meurthe-et-Moselle pour les régionales.

Dans le cadre d'un accord national entre l'UDI, Les Républicains et le MoDem, les trois partis sont rassemblés dans neuf départements sur dix pour la nouvelle région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, mené par la tête de liste régionale Philippe Richert. Mais dans un département, la Meurthe-et-Moselle, LR et l'UDI partent seuls, avec Nadine Morano en tête de liste. C'est donc cette place que l'eurodéputée pourrait perdre. Si elle se voyait retirer cette position, Valérie Debord, troisième sur la liste actuellement, pourrait récupérer sa place. 

Tête de liste des Républicains dans le Grand Est, Philippe Richert a pris, avec modération, ses distances avec l'ancienne ministre. "La France est - et a toujours été - celle de tous ceux qui savent l’aimer, la porter et la défendre dans le respect des valeurs de la République", a-t-il glissé dans un communiqué. 

La question d'une sanction contre Nadine Morano pour ses propos polémiques a été "pour l'instant" écartée par son parti. Mais des personnalités comme la numéro 2 du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, ont vigoureusement condamné. "Si la question (d'une sanction) était posée et qu'il y avait un vote au bureau politique, je la voterais", a-t-elle affirmé.

De son côté, Nadine Morano se dit victime d'un "procès en sorcellerie", d'un "lynchage médiatique", estimant ses propos "instrumentalisés, en créant des sous-entendus qui n'ont pas lieu d'être." Selon nos informations, Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy, a appelé Nadine Morano pour la faire revenir sur ses propos. Pour l'instant sans succès. 

I. V. avec Thomas Soulié.