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Les musulmans, des Français à certaines conditions selon Marion Maréchal-Le Pen

En France "on ne vit pas en djellaba" selon Marion Maréchal-Le Pen.

En France "on ne vit pas en djellaba" selon Marion Maréchal-Le Pen. - Boris Horvat - AFP

Abonnée aux sorties polémiques ces derniers temps, la députée FN Marion Maréchal-Le Pen s'est livrée à Toulon à un discours nationaliste énumérant des conditions qui donneraient, selon elle, le droit d'être français.

"Nous ne sommes pas une terre d'Islam", scandait mardi soir Marion Maréchal-Le Pen en meeting à Toulon. A cette occasion, la candidate du Front national dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur a livré un nouveau discours dur, axé sur l'identité. Rappelant l'histoire chrétienne de la France, elle a voulu en énumérer les symboles.

"Qui n'a pas vibré au sacre de Reims et à la fête de la Fédération n'est pas vraiment Français", a lancé la députée FN, depuis le Var.

Par ces déclarations, elle fait référence aux sacres des rois de France pendant plusieurs siècles dans la cathédrale de Reims, symbole de l'alliance entre le pouvoir royal et l'Eglise catholique. La fête de la Fédération est elle un symbole républicain, la célébration du premier anniversaire de la prise de la Bastille.

"On ne vit pas en djellaba"

Passée la leçon d'histoire, Marion Maréchal-Le Pen s'est félicitée que les attentats du 13 novembre fédèrent l"union nationale" autour des idées du Front national. Et d'oser un parallèle entre islam et violence: "Nous ne sommes pas une terre d'Islam. Dans la France qui travaille dur, qui éduque et transmet, on ne brûle pas les voitures."

Dans ce cadre, "si des Français peuvent être de confession musulmane, c'est à la condition seulement de se plier aux moeurs et au mode de vie que l'influence grecque, romaine, et seize siècles de chrétienté ont façonné", martèle la députée FN

"Chez nous, on ne vit pas en djellaba, on ne vit pas en voile intégral et on n'impose pas des mosquées cathédrales", a-t-elle aussi lancé.

Marion Maréchal-Le Pen, donnée gagnante dans les sondages dans la région PACA, multiplie ces dernières semaines les déclarations choc et extrêmes comme celles de mardi soir. Il y a quelques jours, la candidate frontiste promettait de couper les subventions au planning familial, qui "banalise l'avortement", si elle était élue. Une prise de parole qui lui avait valu de nombreuses critiques de la part de son propre compris, y compris de Marine Le Pen, la présidente du Front national.

Quand Robert Ménard veut "retrouver la France de Charles Martel"

Mardi soir, la candidate en PACA a pu bénéficier du total soutien de Robert Ménard. Le maire de Béziers, apparenté au Front national, s'est lui-aussi livré à un discours nationaliste à Toulon faisant référence en grande partie à l'histoire. "Je veux retrouver notre France, celle de Louis XIV, de Napoléon, et celle, si le ministère de l'Intérieur me l'autorise, de Charles Martel", souverain des Francs qui a affronté les armées musulmanes lors de la bataille de Poitiers en 732, a-t-il lancé.

"Je veux continuer à vivre dans un pays ou l'on parle Français et non pas une espèce de sabir de banlieue", "je veux continuer à me promener dans des villages bâtis à l'ombre des églises, je veux une crèche dans mon hôtel de ville", a poursuivi le maire de Béziers.

Robert Ménard a toutefois tenté de ne pas relier religion et nationalité. "On est français qu'on soit musulman, juif ou bouddhiste, a-t-il précisé un peu plus tard sur BFMTV. On est français quand on respecte un mode de vie, une culture, quand on respecte une langue, quand on est attaché viscéralement à l'Histoire de ce pays, c'est ça qui fait que vous êtes français." Et de distinguer les "Français de papier" des "Français de coeur".

Le maire de Béziers, qui souhaite lancer sa "garde biterroise", a ensuite raillé les élans de solidarité des Français que ce soit après les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo ou ceux du 13 novembre. "Nous sommes rongés de l'intérieur, on voudrait que l'on n'ait pas envie de vomir", a-t-il poursuivi avant de moquer ceux qui "se contentent d'aller résister en buvant un café à la terrasse d'un bistrot ou en faisant des concours de bougies".

"Aucune de ces réactions collectives n'a été ou n'est à la hauteur", "imaginons les Français de 1916 se promenant avec un papier 'je suis Verdun'", ou des Français accueillant le général de Gaulle avec "un panneau je suis Charles", a-t-il conclu.

J.C avec AFP