Fusion contre le FN aux régionales: Manuel Valls fait l'unanimité contre lui
Manuel Valls ne cesse de répéter qu'il est nécessaire de "faire barrage" au Front national lors des prochaines régionales des 6 et 13 décembre prochain. Le Premier ministre est même prêt à envisager la fusion des listes PS et Les Républicains dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie pour empêcher Marine Le Pen de l'emporter. Cette hypothèse, étudiée sérieusement par les équipes de Matignon, serait un pas supplémentaire comparé à ce que représente le front républicain, prôné par la gauche et refusé par la droite mais régulièrement mis en avant quand le FN est en mesure de s'imposer dans un scrutin.
"Si la gauche se retire, il n’est pas sûr que la droite l’emporte, c’est la double peine: Le Pen gagne, la gauche ne siège plus", argumente un conseiller de Manuel Valls dans les colonnes du Monde. Mais dans le Nord tout le monde ne voit pas cette idée d'un bon oeil, à commencer par Pierre de Saintignon, la tête de liste PS qui tient à garder ses distances avec le gouvernement après avoir décliné la venue d'Emmanuel Macron en meeting sur ses terres.
Colère dans le Nord: "que Manuel Valls fasse son travail de Premier ministre"
"J'en ai assez, que Manuel Valls fasse son travail de Premier ministre", a-t-il expliqué à RMC. "Chez Valls, ils veulent qu’on perde cette région. Il n’est pas question de s’allier avec la droite ou de disparaître du conseil régional", dénonce un membre de son équipe dans Libération. "C'est une très bonne idée, on voudrait faire gagner le FN qu'on ne s'y prendrait pas autrement", a commenté, non sans ironie, la maire de Lille Martine Aubry sur Europe 1.
Même le patron du PS Jean-Christophe Cambédélis a refusé de se prononcer sur le second tour avant que le premier ne soit passé lundi devant la presse. "Je sais qu’il y a un intérêt médiatique pour ce que nous pourrons dire au soir dans l’entre-deux-tours dans deux régions, mais nous ne parlerons de ça qu’au soir du premier tour", a-t-il lâché.
Valls construit son personnage
Du côté des Républicains, on est sur la même logique. "Valls ne se rend pas compte que ça nous coûte des voix à nous, et qu'il tire une balle dans le genou de son candidat. (...) En parler maintenant, c'est ouvrir un boulevard à Marine Le Pen", regrette-t-on dans le camp du candidat Les Républicains Xavier Bertrand.
Dans l'article consacré au sujet, Le Monde estime que Manuel Valls sait pertinemment que cette fusion ne suscitera jamais l'adhésion de tous mais que le Premier ministre souhaite pouvoir dire, que lui, a tout tenté face au FN. Mais selon Libération, l'entourage du Premier ministre le dit agacé par ces fuites sur ses projets alors qu'il n'avait pas prévu de les exprimer avant le soir du premier tour.