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EN DIRECT - Régionales: après la déroute de LaREM, Castex n'a pas prévu de prise de parole officielle

Le Premier ministre Jean Castex à sa sortie du Palais de l'Élysée le 9 juin 2021.

Le Premier ministre Jean Castex à sa sortie du Palais de l'Élysée le 9 juin 2021. - Ludovic Marin

Le second tour de ce dimanche a confirmé une abstention massive et la prime donnée par les électeurs aux sortants LR et PS. Il marque aussi l'échec du RN à emporter une région, y compris Paca, sa meilleure chance à dix mois de la présidentielle.

Abstention: Castex prend la situation "tout à fait au sérieux"

Au lendemain du scrutin régional, qui a atteint environ 66% ce dimanche, un taux quasi identique au premier tour et proche du record sous la Ve République, observé le 24 septembre 2000 lors du référendum sur le quinquennat avec 69,8%, le Premier ministre Jean Castex a affirmé lundi qu'il prenait la situation "tout à fait au sérieux".

"Nous prenons évidemment cette situation tout à fait au sérieux. Le président de l'Assemblée nationale a d'ailleurs annoncé mardi dernier des initiatives" pour cette semaine, a déclaré le chef du gouvernement lors d'une réunion de l'Assemblée parlementaire franco-allemande en visio-conférence.

Il était interrogé par le député allemand Norbert Kleinwächter, du parti d'extrême droite AfD, qui a vu dans les résultats des scrutins "l'expression d'un grand désespoir des Français".

Jean Castex n'a pas prévu de prise de parole officielle à l'issue des élections

N'attendez pas une prise de parole officielle. Selon les informations de BFMTV, Jean Castex n'a pas prévu de s'adresser aux Français après les résultats décévants de LaREM aux élections régionales et départementales. Le Premier ministre s'exprimera plutôt ce lundi soir devant le bureau exécutif du parti, puis mardi matin lors d'un petit-déjeuner et d'une réunion de groupe à l'Assemblée.

À Douai, Emmanuel Macron et Xavier Bertrand se rencontrent pour un dialogue à bâtons rompus

Emmanuel Macron se déplace ce lundi matin sur le site de l'usine Renault de Douai. Il y a trouvé Xavier Bertrand, réélu la veille à la tête du Conseil régional des Hauts-de-France et candidat à la présidentielle.

La scène a donné lieu à un dialogue à bâtons rompus. "Félicitations, je suis heureux de vous retrouver ici", a d'abord assuré le chef de l'Etat. "C’est important qu’on ait réussi à faire reculer autant le FN…", a répondu Xavier Bertrand.

"C’est important, ça montre que quand on s’investit, on y arrive", a renchéri Emmanuel Macron. Xavier Bertrand, toujours grave, a objecté: "L’abstention par contre…" "Elle dit beaucoup de choses, on va tous en tirer des enseignements", a rétorqué le président de la République.

Son interlocuteur a ensuite plaidé: "Il faut faire reculer la colère." "Je suis content d’être avec vous, car c’est une étape mais on sait tous ce qu’il y a derrière", a conclu Emmanuel Macron.

Ces régionales n'ont rien changé (ou presque)

L'équilibre des régions n'a que peu évolué après le second tour de ce dimanche. Comme vous pouvez le voir sur le carte ci-dessous, aucun département de France métropolitaine n'a changé de couleur politique. C'est en outre-mer qu'il faut regarder pour trouver la trace de quelques bouleversements, avec la victoire de la gauche à La Réunion et en Martinique.

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Pécresse juge que les régionales n'ont pas fait émerger un "homme providentiel" à droite

Si Xavier Bertrand tente de s'imposer comme le candidat naturel de la droite en 2022, Valérie Pécresse n'entend pas lui laisser la place aussi facilement. "On a fait émerger une très belle équipe de France, notamment dans les régions, pour la droite et le centre", a commenté la présidente de la région Île-de-France sur BFMTV-RMC. "Mais pas un homme providentiel."

"Pour moi, tout commence aujourd'hui", explique Valérie Pécresse. Pour la candidate, il faut désormais "que tous les talents de la droite et du centre se réunissent et définissent les règles du jeu" pour choisir le représentant de la droite pour la présidentielle de 2022. Elle doit donner sa position d'ici la fin de l'été.

Gérard Collomb juge que les élections sont "clairement un échec" pour LaREM et appelle Macron à sortir des "jeux tactiques"

Pour Gérald Collomb, les élections régionales sont "clairement un échec pour deux partis", La République en marche et le Rassemblement national. L'ancien ministre en appelle désormais à Emmanuel Macron en vue de la présidentielle, estimant qu'il y a "sans doute" un risque pour lui avec l'émergence de Xavier Bertrand.

"Il faut qu'il se positionne comme portant un projet pour la France dans des conditions qui vont être extrêmement difficiles: on a une dette abyssalle et quel que soit le candidat qui gagnera, il aura des choses extrêmement difficiles à faire", a-t-il commenté ce matin sur BFMTV.

L'ex-maire de Lyon enjoint le chef de l'État à "peut-être être moins dans ce qui apparaît comme des jeux tactiques et plus sur une réflexion, des propositions aux Français en profondeur."

"Le fait que le président de la République dans les derniers temps ait voulu aller dans un certain nombre de villes, ce qui est est apparu comme tactique plutôt qu'une volonté sur le fond d'avoir ce contact avec les Français, a pu jouer dans un sens plutôt négatif", estime Gérald Collomb.

Bertrand salue les victoires de Pécresse et Wauquiez et les appelle à former "une belle équipe"

Xavier Bertrand lance un appel au rassemblement, au lendemain de sa victoire dans les Hauts-de-France. Toujours bien décidé à se présenter à la présidentielle de 2022, il a salué sur BFMTV les victoires de Valérie Pécresse en Île-de-France et Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes et les a appelé à former "une belle équipe" en vue de cette prochaine échéance.

"Quand on a une grande et belle équipe de France, je suis persuadé qu'elle l'emporte", a-t-il commenté.

79% des 18-34 ans n'ont pas voté dimanche

Le désintérêt pour les élections régionales et départementales s'est confirmé ce dimanche, en particulier chez les plus jeunes: 79% des 18-34 ans ne sont pas allés voter, selon un sondage mené par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France. C'est un peu moins que la semaine dernière, lors du premier tour.

Si cette abstention décroît avec l'âge, elle reste néanmoins massive, sauf chez les plus de 70 ans, qui ont été une majorité à se déplacer dimanche.

À défaut d'un succès en régionales, les ministres candidats confortés aux départementales

Les ministres candidats sont loin d'avoir fait le plein de voix aux régionales, la liste LaREM menée par Laurent Pietraszewski ayant par exemple été éliminée dès le premier tour dans les Hauts-de-France. La majorité présidentielle peut cependant se consoler avec les départementales, où les quatre ministres candidats ont été réélus.

  • Dans le Nord, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sort victorieux dans son fief de Tourcoing-2, où il l'emporte avec avec près de 65% des voix face à un binôme de gauche.
  • Dans l'Eure, le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu est arrivé largement en tête dans son canton de Vernon, avec 81,1% des suffrages, loin devant un binôme Rassemblement national.
  • Dans le Pas-de-Calais, la ministre déléguée à l'Autonomie Brigitte Bourguignon s'impose dans son canton de Desvres avec près de 66,4% des voix, face à un binôme Rassemblement national.
  • Enfin, en Alsace, la ministre déléguée à l'Insertion Brigitte Klinkert sort victorieuse à Colmar-2 avec près de 75% des suffrages, largement devant un binôme de gauche.

La presse souligne le statu quo et une abstention préoccupante

"On prend les mêmes et on recommence, dans la plus grande indifférence", résume le quotidien La Montagne après le second tour des élections régionales et départementales ce dimanche.

Car pour l'ensemble de la presse nationale et régionale, ce scrutin est avant tout celui du "statu quo", difficilement lisible avec moins d'un électeur sur trois qui s'est déplacé dimanche, aussi peu qu'au premier tour.

"D'un scrutin à l'autre, la carte politique de la France des régions ne bouge pas d'un iota. Tout ça pour ça !", relève ainsi Le Figaro comme beaucoup d'autres titres.

Alors, "des élections qui ne changent rien" ? peut-être, estime La Croix, qui s'inquiète surtout, comme toute la presse, des conséquences d'une abstention record. "L'abstention peut s'expliquer de mille façons mais se résume en une seule: les gens n'avaient pas grand chose à faire de ces élections", résume L'Union.

"Cette tragédie doit interpeller l'ensemble des forces politiques", lance de son côté Libération. Le système politique "est à bout de souffle", s'alarme encore Ouest-France pour qui il est grand temps d'y remédier.

"Tout se passe comme si le lien social et le lien des générations étaient rompus. Personne ne peut s'y résigner", juge également l'éditoraliste de La Croix pour qui, "une plus grande modestie de la part des vainqueurs de dimanche soir aurait été la bienvenue".

Difficile d'ailleurs de parler de "gagnants", et plusieurs journaux insistent surtout sur les perdants, à commencer par la démocratie.

En Paca, Renaud Muselier et le front républicain privent le RN d'une région

En ballotage défavorable, Renaud Muselier, président LR sortant en Provence-Alpes-Côte d'Azur, a finalement privé le Rassemblement national de la seule région de France que le parti d'extrême droite semblait pouvoir emporter.

Après Jean-Marie Le Pen, candidat trois fois du Front national dans la région (en 1992, 1998 et 2010), puis sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, en 2015, c'est Thierry Mariani, ancien Républicain et ex-ministre de Nicolas Sarkozy, qui à échoué dans son défi de gagner la région pour le parti désormais dirigé par Marine Le Pen, la fille du fondateur du mouvement.

Devancé de 4,5 points au premier tour par le député européen RN (36,4% contre 31,9%), Renaud Muselier a largement refait son retard pour finalement s'imposer de près de 15 points, avec 57,3% des suffrages. Le candidat écologiste Jean-Laurent Félizia, arrivé troisième du premier tour, s'était retiré en sa faveur.

"J'ai gagné, nous avons gagné", "la logique d'unité" a "démenti tous les pronostics", a déclaré le président des Régions de France, insistant sur la "logique de rassemblement" qu'il avait engagée dès avant le premier tour en incluant notamment des Marcheurs sur sa liste.

Un second tour marqué par une abstention toujours massive

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré aux résultats des élections régionales et départementales. Le second tour de ce dimanche a confirmé une abstention massive et la prime donnée par les électeurs aux sortants LR et PS. Il marque aussi l'échec du RN à emporter une région, y compris Paca, sa meilleure chance à dix mois de la présidentielle.

Malgré les appels au vote répétés de la classe politique, deux électeurs sur trois ont encore boudé les urnes pour une abstention record, autour de 66%, un chiffre quasi identique au premier tour.

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