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Municipales: "Paris c'est le Bronx"? Péchenard ouvre le débat sécuritaire

La sécurité à Paris, un enjeu majeur des élections municipales de mars 2014

La sécurité à Paris, un enjeu majeur des élections municipales de mars 2014 - -

La candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet et la candidate PS Anne Hidalgo s'accordent sur l'idée qu'il "faut plus de policiers à Paris", mais s'écharpent sur les causes d'une hausse présumée de la délinquance.

Mise à jour à 20h30: Rachida Dati, maire du VIIème arrondissement, a réagi à son tour. Pour elle, "Paris n'est pas le Bronx".

Patron de la police parisienne jusqu’en 2007, date à laquelle Nicolas Sarkozy l'avait nommé à la tête de la police nationale, Frédéric Péchenard sait de quoi il parle en matière de sécurité. D’ailleurs, la candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, ne s’y est pas trompée, lui proposant de figurer sur ses listes aux municipales de mars 2014.

Et contrairement aux propos de Bertrand Delanoë, le maire actuel, qui estime que "Paris n’est pas le Bronx", expression tirée du nom d’un quartier sensible de New York, Frédéric Péchenard estime qu’"à certains endroits, ça commence pourtant à y ressembler sérieusement […] Les chiffres de la délinquance parisienne sur les dix premiers mois de 2013 sont très mauvais, bien plus que dans le reste de la France", a-t-il assuré dans un entretien au JDD, dimanche.

Sur BFMTV, Anne Hidalgo, elle, réplique que l’ancien délégué interministériel à la sécurité routière, qui a démissionné la semaine dernière, est "responsable de la suppression de 1.500 postes de policiers entre 2009 et 2012" dans la capitale. 

"Plus de policiers à Paris"

Dans son projet pour un "Paris qui ose", au rayon sécurité, Anne Hidalgo propose une sécurisation des lieux les plus fréquentés, la création d'une "brigade verte et antibruit" pour lutter contre les incivilités, la poursuite de la lutte contre les réseaux criminels exploitant les enfants rom, la création de "foyers sécurisés" pour ces mineurs victimes, et le renforcement de la vidéoprotection contre l'insécurité routière.

Mais "lutter contre l'insécurité, c'est d'abord avoir plus de policiers à Paris", a-t-elle expliqué dimanche sur BFMTV.

Une analyse que ne partage pas Frédéric Péchenard. "Je ne suis pas sûr que les Parisiens seraient ravis de voir augmenter leurs impôts locaux pour l'embauche de fonctionnaires alors que la municipalité actuelle en a recruté 10.000 en dix ans".

Pour autant, lundi sur BFMTV/RMC, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui place la sécurité comme l'un des quatre enjeux majeurs de l'élection à venir, a aussi affirmé qu’il fallait "plus de policiers sur le terrain à Paris", mais prône pour ce faire un redéploiement des forces en présence, plutôt que de nouveaux recrutements.

Frédéric Péchenard évoquait une augmentation de 7,5% des "violences physiques crapuleuses" à Paris. Sa position paraît trouver un écho dans la population car, selon les résultats d’une question posée aux auditeurs et lecteurs de RMC, 83% d’entre eux (sur 1258 réponses) estiment que "Paris est devenu le Bronx".

S.A.