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Municipales: LaREM prépare déjà sa stratégie 

L'enjeu est capital pour le parti de la majorité, actuellement sans aucun maillage territorial, qui avance déjà ses pions à plus d'un an du scrutin.

Au lendemain des élections européennes, la majorité se tourne déjà vers le prochain grand objectif: les élections municipales de mars 2020. L'enjeu est crucial pour LaREM qui doit développer un ancrage local quasiment inexistant à l'heure actuelle.

Dès le 3 juin, le parti validera la composition de la commission d'investiture, qui doit désigner les candidats. Les premières candidatures seront officialisées dans la foulée, au mois de juin.

Quatre stratégies

Le parti d'Emmanuel Macron ne part pas de zéro pour autant. La majorité pourra s'appuyer sur quelques villes acquises à des soutiens d'En Marche, comme l'ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb à Lyon, Laurent Hénart à Nancy, Christophe Béchu à Angers ou l'éphémère ministre de la Justice François Bayrou à Pau.

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Dans les autres villes, il faudra composer avec des maires qui bénéficient d'une prime au sortant, tandis que les étiquettes politiques ont un peu moins d'importance. De nombreux candidats devraient ainsi mettre en avant leur ancrage local plutôt que leur appartenance à un groupe politique. 

Pour s'imposer, LaREM compte suivre 4 stratégies, adaptables selon les communes, résume notre éditorialiste politique Christophe Barbier. D'abord celle, très simple, "de l'agression": la majorité présente son candidat, sans chercher d'alliance ou de soutien, et espère faire battre le maire sortant.

Une punition après les européennes

La deuxième, celle de la "punition", est directement liée aux élections européennes. La règle est claire: des candidats LaREM seront présents dans toutes les villes où le maire, "qui aurait pu rejoindre Emmanuel Macron et qui ont décidé finalement de soutenir François-Xavier Bellamy aux européennes", note Christophe Barbier. C'est le cas de Christian Estrosi à Nice ou Jean-Luc Moudenc à Toulouse. 

Pour maximiser ses chances, la majorité pourrait également choisir de collaborer dans certaines villes. LaREM présenterait un candidat au premier tour en se disant prêt à fusionner les listes au deuxième tour. Dans cette stratégie, le candidat LaREM ne se présente pas "contre le maire sortant" mais "en complément", indique notre éditorialiste politique. 

Objectif 2022 et 2026

Enfin, dans de nombreuses communes, le parti d'Emmanuel Macron pourrait décider de choisir une méthode à plus long terme. En l'absence de poids lourds locaux qui peuvent faire figure de maire, le mouvement pourrait tenter d'investir les conseils municipaux, "en tant que premier adjoint, adjoint aux finances ou à la culture", dans l'optique des prochaines échéances.

A moyen terme, "l’objectif c’est avant tout de renforcer notre maillage territorial pour 2022", année des prochaines élections présidentielles, explique le numéro 2 de LaREM, Pierre Person, auprès de RTL. A plus long terme, en 2026, ces nouveaux élus auront pris assez de poids pour se présenter comme tête de liste aux futurs municipales, avance Christophe Barbier.

"2026 sera la dernière année du deuxième quinquennat Macron, s'il est réélu en 2022. Il aura macronisé la France", conclut l'éditorialiste politique. 

Benjamin Rieth