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Municipales et métropolitaines: après le retrait de Gérard Collomb, les Verts au centre du jeu

BFM Lyon

BFM Lyon - Bruno Bernard et Grégory Doucet.

En position de force après leurs bons résultats au premier tour, les écologistes se placent en principal adversaire du nouveau front formé par Gérard Collomb et Les Républicains.

Incontournables après leur première place au premier tour des élections municipales et métropolitaines à Lyon, les écologistes ont pris une place centrale depuis jeudi dans la campagne du second tour. En s'alliant avec Les Républicains pour faire barrage à Europe Ecologie Les Verts, Gérard Collomb en a fait l'unique et principal adversaire. 

"Cette alliance clarifie les choses. Les grands Lyonnais ont désormais le choix entre cette coalition anti-climat et sans projet politique, et les listes écologistes ouvertes à toutes celles et tous ceux qui ont compris les enjeux d'aujourd'hui", a réagi Bruno Bernard, candidat EELV à la métropole, après cette annonce. 

Un accord à gauche

En devenant la principale opposition à la droite et au camp de Gérard Collomb, les Verts renforcent de leur côté leur position pour négocier avec les autres candidats, notamment à gauche où des discussions ont lieu depuis plusieurs jours. 

"Ce que nous souhaitons c'est avoir une majorité le soir du deuxième tour (...) Nous sommes les seuls à pouvoir avoir une majorité", avait ainsi déjà prévenu le candidat EELV à la métropole mardi sur le plateau de BFM Lyon. "On ne fera pas de concessions sur le projet, mais on est ouvert pour travailler en équipe".

Interrogée au micro de BFM Lyon sur une possible alliance avec les écologistes, Nathalie Perrin-Gilbert, a toutefois répondu espérer un accord, "mais pas à n'importe quel prix". "Il n'y a pas d"écologie de droite et de gauche (...) On doit proposer un projet écologique et de gauche", a insisté la maire du 1er arrondissement, candidate aux élections municipales. 

"Il n'y a pas de tractations, ni de discussions. Nous regardons la proposition politique, sur quoi nous sommes sûrs d'aller ensemble. Si nous nous engageons c'est pour 6 ans, je veux être une alliée, une adjointe", affirme Nathalie Perrin-Gilbert. "Je suis une femme de gauche, j'ai une colonne vertébrale politique. C'est compliqué pour certains la colonne parce que ça ne plie pas, mais au moins ça me permet de tenir debout", ajoute-t-elle.

Les dissidents LaREM restent seuls

De leur côté, malgré la polarisation de la campagne, Georges Képénékian, premier adjoint au maire, et David Kimelfeld, président de la Métropole, devraient encore rester à l'écart des écologistes. Mardi, Bruno Bernard, candidat EELV, s'est d'ailleurs opposé à tout accord avec David Kimelfeld. Et jeudi, Georges Képénékian a réaffirmé sa volonté d'incarner une "voie centrale". 

"Je vais continuer avec mes colistiers et nous verrons si nous pouvons déclencher d'autres formes de rassemblement", a expliqué sur le plateau de BFM Lyon celui qui a occupé le fauteuil de maire par intérim pendant le passage de Gérard Collomb au gouvernement

Le premier adjoint a toutefois pris le soin d'insister sur "l'accent nouveau" autour des questions d'environnement, devenues un enjeu "central".

Dans l'entourage de David Kimelfeld, on estime cependant que la bataille est loin d'être gagnée pour les Verts à la Métropole. L'actuel président de la collectivité compte récupérer les voix des électeurs de Gérard Collomb rebutés par l'accord noué avec la droite. Ses équipes espèrent aussi pouvoir reprendre quelques électeurs aux écologistes en cas d'accord avec certaines listes de gauche.

Reste enfin la question du troisième tour de ces élections lors duquel les conseillers métropolitains devront élire l'exécutif. A l'heure actuelle, les projections ne dessinent pas de majorité claire. Pour espérer gouverner la métropole, il va donc falloir s'ouvrir à d'autres négociations.

Benjamin Rieth