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Municipales à Paris: face à la candidature inéluctable de Villani, Griveaux veut afficher sa sérénité

Selon nos informations, le mathématicien se lancera officiellement dans la course mercredi prochain, enfonçant une sérieuse épine dans le pied du candidat investi par LaREM. L'entourage de Cédric Villani assure qu'il n'a été soumis à aucune pression de la part de l'Elysée.

Pour La République en marche, la machine à perdre Paris pourrait s'enclencher mercredi prochain. À 19h10, dans le XIVe arrondissement de la capitale, Cédric Villani prendra la parole ce jour-là pendant une dizaine de minutes pour officialiser sa candidature aux élections municipales. Ce faisant, il achèvera d'enfoncer une sérieuse épine dans le pied du candidat investi par LaREM à Paris, Benjamin Griveaux

Selon une source qui en a discuté avec le mathématicien cette semaine, sa décision serait irrévocable. Tout au long du week-end, il va en rendre compte à ses soutiens et leur annoncer la date de sa déclaration de candidature. 

"À qui va-t-il prendre des voix?"

Interrogé par BFMTV, l'entourage de Cédric Villani balaie les rumeurs selon lesquelles Emmanuel Macron aurait tenté jusqu'au bout de le convaincre de renoncer. Il n'a jamais été soumis à "une quelconque pression de l'Elysée", jure-t-on. "Le président de la République va nous laisser avancer un peu", affirme son équipe, qualifiant les multiples mains tendues par Benjamin Griveaux de "trop tardives". "La politique, c'est l'art de la gestion du temps", se permet d'asséner un villaniste au candidat officiel de LaREM. 

Dans le camp Griveaux, malgré l'amoncellement des nuages et un scénario qui ressemble à celui qu'a écrit la droite il y a près de 20 ans lorsqu'elle a perdu Paris, l'heure est à la dédramatisation. L'entourage de Benjamin Griveaux assure que les deux équipes se sont parlées tout l'été. Et de poursuivre:

"Villani, c'est comme ceux qui participent à un jeu et qui, à la fin, accusent l'arbitre! C'est compliqué! (...) Griveaux fera sa campagne et lui fera la sienne. La question, c'est: à qui va-t-il prendre des voix? Griveaux une stratégie centrale. Avec Mounir [Mahjoubi] à gauche et Delphine [Bürkli] à droite. Cédric veut le flanc gauche. Benjamin Griveaux je ne bougerai pas d'un iota."

Fort de sa notoriété au sein de LaREM, Benjamin Griveaux est convaincu que tous les fondateurs du parti présidentiel sont à ses côtés. Quant aux candidats déjà déclarés à Paris et potentiellement LaREM-compatibles, à savoir Pierre-Yves Bournazel (Agir) et le tandem Gaspard Gantzer-Isabelle Saporta, l'ancien porte-parole du gouvernement en fait peu de cas. "Ils ne sont d'accord sur rien, à part être contre moi", balaie-t-il. 

Bournazel et Gantzer restent prudents

Interrogés sur l'aventure annoncée de Cédric Villani, lesdits adversaires restent prudents. L'entourage de Pierre-Yves Bournazel assure que celui-ci entend "continuer son chemin".

"Il y a des points de convergences, de divergences également. On verra comment se passe la campagne", évoque-t-on, avant d'ajouter qu'à "ce jour, personne ne peut dire qui prendra réellement le dessus". 

Gaspard Gantzer, lui, rechigne moins à discuter avec le député de l'Essonne. Les deux hommes, ainsi qu'Isabelle Saporta, ont déjeuné ensemble jeudi. "Villani, c'est quelqu'un avec qui on peut construire les choses sur le fond", estime l'ex-conseiller en communication de François Hollande, qui compte bien aller "au bout" de sa démarche électorale à Paris. "Ça va se jouer dans la dernière ligne droite", prédit Gaspard Gantzer qui, par ailleurs, a rompu tout contact avec Benjamin Griveaux. 

Jules Pecnard avec Julia Van Aelst et Élisa Bertholomey