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Municipales: à Lille, la députée LaREM Petit refuse de soutenir la candidate investie son parti

La députée LaREM du Nord Valérie Petit, candidate déçue à l'investiture du parti à Lille

La députée LaREM du Nord Valérie Petit, candidate déçue à l'investiture du parti à Lille - AFP - Stéphane de Sakutin

Recalée par la commission nationale d'investiture du mouvement macroniste, l'élue du Nord invoque "l'objection de conscience" pour expliquer son refus de soutenir Violette Spillebout, l'ex-socialiste qui lui a été préférée par la CNI.

Paris, Lyon, Bordeaux... maintenant Lille. Dans la ville dirigée par Martine Aubry, l'unité fait défaut à La République en marche à quelques mois des élections municipales. La députée LaREM du Nord Valérie Petit, qui n'a pas obtenu l'investiture du parti présidentiel pour le scrutin, a annoncé ce jeudi son refus de soutenir la candidate désignée, Violette Spillebout. Pour se justifier, la parlementaire macroniste invoque une "objection de conscience".

"Je ne soutiendrai aucun candidat à Lille aux municipales. Le choix fait par la commission nationale d'investiture de La République en marche me pose des problèmes d'éthique. Je suis donc dans l'objection de conscience", a-t-elle déclaré. 

Valérie Petit réunit ce jeudi soir son collectif "Nous sommes Lille" pour sa rentrée politique. "Je reste plus que jamais macroniste mais En Marche dans le Nord dérive des valeurs et du projet d'Emmanuel Macron, notamment sur l'exemplarité et le renouvellement des responsables politiques", a-t-elle dénoncé. Une critique qui ressemble à s'y méprendre à celle adressée par Cédric Villani aux arcanes parisiennes de son parti, qui lui ont préféré Benjamin Griveaux.

Risque d'exclusion?

Si, dans le processus d'investiture du candidat LaREM à Lille, elle s'était bien engagée à soutenir le vainqueur, elle souligne qu'elle a "aussi signé une charte sur l'éthique des élus et l'exemplarité" et ne peut donc, dans ces conditions, s'engager derrière Violette Spillebout.

"Si on veut m'exclure pour ça, je dirai précisément pourquoi...", lâche-t-elle.

L'ex-socialiste Violette Spillebout, ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry à la mairie de Lille, a été investie le 24 juillet par les instances nationales de LaREM en l'emportant après une âpre compétition interne face à Valérie Petit, proche du ministre et homme fort de la métropole lilloise (MEL) Gérald Darmanin. La députée était longtemps considérée comme favorite.

Durant cette campagne pour l'investiture, Valérie Petit avait dénoncé des "pressions" et "intimidations" venues, selon elle, du camp Spillebout. La députée LaREM déplore aussi "l'obsession" de son ancienne rivale vis-à-vis de Martine Aubry, probable future candidate à un ultime mandat. Selon Valérie Petit, ce supposé acharnement "fait oublier le combat pour la victoire à Lille".

Proche de Gérald Darmanin

L'intéressée continuera à siéger au groupe LaREM à l'Assemblée nationale. La députée du Nord, qui a déjà "alerté" au printemps, avec plusieurs parlementaires du département, sur les "méthodes" des responsables locaux du parti présidentiel, sera néanmoins "attentive (...) dans les prochains mois", avant de décider si elle reste ou pas en macronie.

D'ici là, elle s'investira dans le combat pour la MEL où elle mettra "toutes ses forces pour faire gagner la majorité présidentielle". Gérald Darmanin est, à ses yeux, "le meilleur candidat" pour en prendre la tête en mars, après les municipales. 

Valérie Petit souhaite siéger à la MEL et sera donc candidate sur une liste dans une ville de la métropole. Pas à Lille donc, mais l'intéressée dévoilera plus tard son choix.

Jules Pecnard avec AFP