Municipales: à Bordeaux, le candidat LaREM talonné par la liste de Philippe Poutou

D'après un sondage BVA réalisé pour Europe 1, aucune des listes en présence ne dépasse les 50% des intentions de vote au premier tour. L'ancien adjoint d'Alain Juppé, Nicolas Florian, demeure toutefois en tête.

Au plan national, beaucoup se souviennent de lui pour ses scores de témoignage aux deux dernières élections présidentielles. À Bordeaux néanmoins, Philippe Poutou peut se targuer de réellement troubler le match des municipales. D'après un sondage BVA publié par Europe 1 ce jeudi, la figure du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) passe devant le candidat investi par La République en marche, Thomas Cazenave. 

Ancien délégué interministériel à Matignon, la tête de liste LaREM ne recueille que 11% des intentions de vote au premier tour. Le candidat du NPA, grâce au soutien apporté par La France insoumise, est quant à lui crédité de 12% des voix. Une percée remarquable pour l'ancien ouvrier de l'usine Ford de Blanquefort qui, à la présidentielle de 2017, avait obtenu 1,09% des suffrages exprimés. 

Scénario inédit pour Bordeaux

Cette dynamique dont bénéficie Philippe Poutou laisse envisager un second tour avec plus de deux listes en présence. Un scénario qui ne s'est pas produit à Bordeaux depuis la Libération. Qu'il s'agisse de Jacques Chaban-Delmas ou d'Alain Juppé, tous deux ont été élus puis réélus dès le premier tour aux élections municipales successives. 

Cela étant, la liste conduite par le successeur d'Alain Juppé à la mairie, Nicolas Florian, soutenu par Les Républicains, le MoDem et quelques marcheurs, caracole toujours en tête avec 40% des intentions de vote. Les écologistes, menés par Pierre Hurmic et alliés aux socialistes, communistes, radicaux et à Génération.s, sont quant à eux crédités de 30% des voix. 

Cette configuration, inédite pour Bordeaux, permet d'envisager un entre-deux-tours lors duquel les choix de Thomas Cazenave et de Philippe Poutou auront de l'importance. Même s'il ne dépasse pas la barre fatidique des 10%, seuil d'accès au second tour, le candidat LaREM peut reverser ses voix à Nicolas Florian, dont les soutiens incluent le député marcheur Benoît Simian.

"Mieux vaut être minoritaire"

D'après un éminent membre de la commission nationale d'investiture (CNI) du mouvement macroniste, il n'est pas impossible que Thomas Cazenave choisisse malgré tout de se maintenir s'il parvenait à atteindre le second tour. "Dans le cas de Bordeaux comme ailleurs, je recommanderais à beaucoup de rester tout seul", dit-il, ce malgré son désaccord avec le choix des marcheurs bordelais de monter une liste contre Nicolas Florian. 

"Mieux vaut être minoritaire est défendre son point de vue au conseil municipal que de devoir avaler son chapeau en se ralliant à des majorités qui, de toute façon, feront peu de cas de vos propositions", enchaîne cette source. 

Jules Pecnard