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Marseille: le PS, sonné, a été devancé par le FN

Patrick Mennucci (à gauche) et Jean-Claude Gaudin s'affronteront lors du second tour.

Patrick Mennucci (à gauche) et Jean-Claude Gaudin s'affronteront lors du second tour. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Grosse surprise à Marseille: le candidat FN Stéphane Ravier arrive en deuxième position avec 23,16% des voix, devant le socialiste Patrick Mennucci (20,77%). L'UMP Jean-Claude Gaudin, lui, possède une confortable avance, obtenant presque 38% des voix.

Le scrutin marseillais était sans aucun doute l'un des plus observés de France lors de ces élections municipales. Dans la cité phocéenne, que le socialiste Patrick Mennucci rêve d'arracher aux mains de Jean-Claude Gaudin (UMP), il faudra pourtant attendre le 30 mars prochain pour savoir si la bascule s'opère.

Patrick Mennucci, porteur du rêve de reconquête socialiste à Marseille, a subi dimanche un revers cinglant au premier tour des municipales, n'arrivant qu'en troisième position derrière le sortant UMP Jean-Claude Gaudin et le FN Stéphane Ravier.

Dans la deuxième ville de France où le choix du maire revêt une dimension nationale, le "vieux lion" de 74 ans, dont 49 au conseil municipal et 19 dans le fauteuil de premier édile, obtient 37,64% des voix, le candidat frontiste de 44 ans 23,16%, et le député socialiste de 58 ans 20,77%, dans un contexte de forte abstention (46,47%), selon les résultats définitifs.

Dans une allocution prononcée depuis l'Hôtel de ville, Jean-Claude Gaudin, réélu dans son secteur dès le premier tour (50,08%), a estimé que le score de Patrick Mennucci était un désaveu pour celui-ci comme pour le gouvernement, soulignant cependant qu'"il ne s'agissait que d'un premier tour".

Mennucci assure que "rien n'est joué"

S'exprimant devant la presse à son siège de campagne, son adversaire, affichant un sourire de façade, s'est voulu malgré tout combatif. "Au-delà des apparences des chiffres, rien n'est joué", a-t-il assuré. "Je pense qu'on peut encore gagner, il s'agit de nous rassembler", a-t-il insisté, lançant un appel à Jean-Marc Coppola, 53 ans, chef de file du Front de gauche (7,10%), et à Pape Diouf, 62 ans, à la tête d'une liste citoyenne (5,63%).

Les tractations ont débuté dès dimanche soir avec le premier qui souhaite "faire barrage au FN et dire stop au règne sans partage" de la droite. En revanche, l'ancien président de l'OM ne fera part de sa décision que lundi soir, mais il a d'ores et déjà prévenu, dans une déclaration à son local de campagne, qu'il n'accepterait "ni compromis ni compromission".

S'immisçant entre les deux favoris, le candidat FN savourait avec ses partisans sa victoire, "résultat d'un travail de militants", appelant à "la mobilisation de tous les patriotes" dimanche prochain "pour obtenir une mairie de secteur, deux, trois, voire la mairie centrale". S'il confirme sa poussée, il jouera un rôle décisif au sein du futur conseil municipal où ne siégeait jusqu'ici qu'un élu frontiste.

Un manque de débat

Face à cette poussée de l'extrême droite à Marseille, ville de 860.000 habitants, où les résultats sont comptabilisés, comme à Paris et Lyon, par secteur, la gauche s'est retrouvée en difficulté même sur ses terres traditionnelles.

Après le temps des primaires socialistes en octobre, la campagne avait donné lieu à peu de temps forts, se résumant à des attaques virulentes, sans vraiment aborder le fond, faute peut-être de débat.

"Ils ont mené une campagne électorale indigne de la deuxième ville de France, faite de rumeurs mais pas de programme", avait riposté Patric Mennucci jeudi soir. Et si le candidat se faisait rassurant dimanche soir, Samia Ghali, sa colistière, soufflait: "La ville est difficilement gagnable, c'est une réalité, il ne faut pas mentir."

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Yann Duvert avec A.D. et AFP