La maire du 20e lâche Hidalgo pour Griveaux et dénonce des décisions "incohérentes" de la majorité

Frédérique Calandra, maire PS du 20e arrondissement a décidé de tourner le dos à la majorité pour rejoindre Benjamin Griveaux en vue des élections municipales. Elle s'en explique sur BFM Paris.

Frédérique Calandra a décidé de soutenir Benjamin Griveaux, le candidat LaREM pour les élections municipales de mars prochain. La maire du 20e, élue sous la bannière socialiste en 2014, se détourner de la majorité d'Anne Hidalgo et l'annoncé dans un courrier aux habitants de son arrondissement.

"Il m'est devenu impossible de continuer à travailler au service des habitants du 20e arrondissement, conformément au mandat qu'ils m'ont fixé, correctement avec cette majorité", explique-t-elle ce jeudi sur BFM Paris. 

Des décisions "incohérentes" et "sectaires"

Frédérique Calandra met en cause des décisions "incohérentes" "idéologiques", "sectaires et qui ne vont pas forcément dans l'intérêt des habitants". La maire du 20e évoque par exemple le dossier du réaménagement du boulevard de Belleville, un projet qui avait fait l'objet d'une concertation de deux ans avec les habitants.

"J'ai découvert en réunion publique et devant les habitants que Christophe Najdovski (le maire adjoint en charge des Transports, ndlr) et le maire du 11e avaient mis au point un plan qui était tout à fait en contradiction avec ce que nous avions décidé avec les habitants", s'agace l'élue. 

Frédérique Calandra s'en prend à des élus de la majorité qui lui 'donnent des leçons de fidélité". Des élus "me donnent de grandes leçons de gauche alors qu'ils passent leur vie à s'affranchir très tranquillement des demandes des habitants. La réalité, quand elle ne leur convient pas est mise de côté pour ce qu'ils appellent des marqueurs idéologiques", poursuit-elle. 

Celle qui revendique avoir "le socialisme chevillé au corps" rejoint donc Benjamin Griveaux, aussi rallié par des élus de droite comme la maire du 9e arrondissement ex-LR Delphine Bürkli. Un rassemblement qui n'est pas incompatible selon elle.

"Il n'y a pas de grand écart. Elle [Delphine Bürkli] mène une politique qui est très proche de la mienne (...) c'est une politique proche du terrain (...). Comme je le dis souvent, un réverbère n'est ni de gauche ni de droite, il s'allume ou il ne s'allume pas", conclut Frédérique Calandra. 

Une maire "autocrate" selon les socialistes

Si la maire de Paris n'a pas réagi n'a pas réagit au ralliement de Frédérique Calandra à Benjamin Griveaux, le PS s'est lui réjoui que la maire du 20e "officialise enfin son ralliement".

"Nous socialistes du 20e n'avons jamais souhaité qu'elle soit sur notre liste qui sera sociale, écologiste et humaniste", indique la section PS du 20e sur son compte Twitter.

Des élus socialistes du 20e comme Frédéric Hocquard, adjoint en charge de la vie nocturne, ont quant à eux dénoncé l'"opportunisme" de Frédérique Calandra. Il évoque une élue ayant fait "exploser sa majorité municipale" et "ayant gouverné comme une autocrate". 

Carole Blanchard