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Elections Législatives 2024

Sébastien Peytavie, premier député en fauteuil roulant, regrette le manque d'accessibilité de l'Assemblée

Les 577 députés élus dimanche ont pour la plupart fait leur entrée au sein du Palais-Bourbon mardi. Parmi eux, Sébastien Peytavie, élu dans la 4e circonscription de Dordogne, est le premier élu en fauteuil roulant à entrer à l'Assemblée nationale.

Une première. Parmi les 577 députés élus dimanche à l'issue du second tour des élections législatives, Sébastien Peytavie, de la 4e circonscription de Dordogne, se déplace en fauteuil roulant. Sur le plateau de Bruce Toussaint ce mercredi matin sur BFMTV, l'intéressé explique:

"Il y a déjà eu des personnes en fauteuil roulant à l’Assemblée, mais de manière provisoire", précise celui qui est en fauteuil depuis ses trois ans des suites de complications post-opératoires.

Pour autant, pas question pour le député Nupes de n'être qu'un porte-drapeau des personnes en situation de handicap pendant son mandat. Parmi les sujets qui lui sont chers, il cite notamment la question du climat, du pouvoir d'achat, ou encore des inégalités sociales. "Ce sont des combats que j'ai envie de mener".

Des travaux pour l'accueillir

Mais la question de son handicap est vite revenue sur la table. D'abord pendant sa campagne ou son fauteuil n'était pas visible sur les tracts, puis après son élection lorsqu'il a fallu faire des travaux pour lui aménager un espace dans l'hémicycle. Pour BFMTV, il raconte:

"Cette nuit des travaux ont été fait pour pouvoir m’installer à côté des ministres avec un boîtier de vote (...) En 2005 une loi a été votée pour l’accessibilité dans cette enceinte, mais à priori ils n’ont pas pensé à l’appliquer", finit-il par ironiser.

Aussi, Sébastien Peytavie est revenu sur les couacs du précédent quinquennat évoquant notamment l'individualisation de l'allocation adulte handicapés - c'est-à-dire son calcul sans tenir compte des revenus du conjoint - une évolution rejetée plusieurs fois par l'ancienne majorité. Il a notamment évoqué la sortie de la Première ministre Élisabeth Borne, critiquée après son invitation à une femme en fauteuil à "reprendre une activité professionnelle".

"Il se passe des choses pas sérieuses et très violentes sur les personnes en situation de handicap. Il va falloir avancer sur ce sujet", avançant des solutions telles que plus de formations, entre autres pour sortir d'un certain imaginaire sur ce qu'est capable de faire ou non une personne en situation de handicap.

Pas "d'opposition systématique"

En plein doute sur une France gouvernable ou non, le député Nupes Génération.s de Dordogne affirme qu'il n'y a aucune volonté de bloquer le pays.

"Il est hors de question pour nous de faire une opposition systématique. Tout ce qui ira dans le bon sens sera approuvé par nous, et on va surtout faire de nombreuses propositions".

Pour lui, c'est même un avantage d'avoir plusieurs groupes à l'Assemblée après l'échec de Jean-Luc Mélenchon de faire de la Nupes une seule entité au Palais Bourbon. "

"L’existence de l’intergroupe, qui est quelque chose de nouveau, est à faire vivre. Il n’y a pas tant de bénéfices que ça de faire un seul groupe (à l'Assemblée Ndlr) puisqu’il n'y aurait qu'un seul président, et donc moins de temps de parole", explique-t-il. "Puis dans le cadre de la Nupes, nous avons un accord simple sur lequel nous avons fait campagne. Accord pour lequel les électeurs ont voté et qu'il convient donc de respecter".

Mathieu Ait Lachkar