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"Pas pour", "en désaccord": Bayrou dit non à l'inscription constitutionnelle de l'IVG et à l'école du futur

Le patron du Modem prend ses distances avec la réaction de la coalition présidentielle sur l'avortement. "C’est surprenant que ce qui se passe aux États-Unis entraîne des réactions effervescentes dans la vie politique française", juge-t-il tout en regrettant les prises de position d'Emmanuel Macron sur la réforme de l'Éducation nationale.

Après la décision de la Cour suprême américaine de révoquer le droit à l'avortement ce vendredi, Aurore Bergé, la nouvelle patronne de Renaissance (ex-LaREM), a annoncé le dépôt d'une proposition de loi pour "inscrire le respect de l'IVG dans notre Constitution". L'initiative n'est pas du goût de François Bayrou, le patron du MoDem.

"Est-ce que dans l'état où se trouve le pays, est-ce qu'il est bon, est-ce qu'il est utile de faire ça alors même qu'à ma connaissance aucun parti politique ne remet en cause la loi Veil (...) ? C’est surprenant que ce qui se passe aux États-Unis entraîne des réactions effervescentes dans la vie politique française. Je ne suis pas pour qu’on décalque la vie politique française avec celle des États-Unis", juge le haut-commissaire au Plan sur BFMTV ce dimanche.

L'aboutissement de cette proposition de loi constitutionnelle, déposée en lien avec le Modem et Horizons, malgré les réserves de François Bayrou, semble cependant peu probable. Il faudrait que l'Assemblée nationale et le Sénat - à majorité de droite - votent dans les mêmes termes ce texte, avant qu'il ne soit soumis au référendum auprès des Français.

"La libéralisation n'est pas adaptée à l'école"

En position de force avec 48 députés et face au président, en grande faiblesse politique, depuis son échec aux législatives, le président du Modem semble bien décidé à pousser son avantage. Il prend aussi position contre "l'école du futur", la réforme de l' Éducation nationale souhaitée par Emmanuel Macron qui permettrait aux chefs d'établissements de recruter directement les professeurs.

"La libéralisation n’est pas adaptée à l’école (...). Je suis en désaccord. On peut donner plus de liberté. Mais, moi à titre personnel d’ancien ministre de l’Éducation nationale, d'ancien enseignant, je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme le chef d’établissement en patron de l’établissement", avance encore François Bayrou sur notre antenne.

Le président et Pap NDiaye, le successeur de Jean-Michel Blanquer, se sont pourtant rendus début juin à Marseille pour expérimenter cette nouvelle disposition. Le nouveau ministre persiste et signe sur cette orientation dans les colonnes du Parisien ce samedi, assurant que "la montée en puissance" de ce dispositif se fera de "façon raisonnable".

Marie-Pierre Bourgeois