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Législatives: un "gouvernement d'union nationale" envisagé par Emmanuel Macron?

Convié au palais présidentiel ce mardi en tant que chef de parti, Fabien Roussel affirme que le chef d'État songe à la constitution d'un "gouvernement d'union nationale".

Pressé par ses proches de trouver une solution à l'impasse générée par les élections législatives, Emmanuel Macron a convié ce mardi plusieurs chefs de parti pour trouver une issue à la crise politique qui s'installe à l'Assemblée nationale, où aucune force ne possède de majorité claire.

Selon le député PCF Fabien Roussel, le président "envisage" la constitution d'un "gouvernement d'union nationale", afin de trouver "les voies pour sortir de la situation politique", à savoir l'absence de majorité absolue au palais Bourbon.

Emmanuel Macron "m'a demandé si nos étions prêts à travailler dans un gouvernement d'union nationale" et si une telle initiative "était la solution pour sortir le pays de la crise", a ajouté Fabien Roussel sur LCI.

Nouvelle coalition ou union nationale?

La majorité ne semble en effet pas totalement opposé à l'idée. L'ancien Premier ministre Édouard Philippe a appelé plus tôt ce mardi sur notre antenne à une "grande coalition" qui fait des "compromis" et ce, "dans l'intérêt du pays".

"Peut-être que la meilleure coalition est celle qui est la plus large possible", a jugé sur BFMTV l'ex-locataire de Matignon.

Invité lui aussi à l'Élysée ce mardi, François Bayrou (Modem) a estimé que le message envoyé par les électeurs à l'issue des législatives était "très fort et à certains égards violents", et que personne "ne peut l'ignorer."

"La ligne à suivre est devant les difficultés très fortes il faut s’approcher le plus près possible de l’union nationale", a-t-il lui aussi déclaré.

Mais Fabien Roussel n'est pas la seule voix de l'opposition à évoquer cette idée du président. Le vice-président du Rassemblement national Louis Alliot a suggéré dès lundi matin à Emmanuel Macron "un gouvernement d'union nationale pour préparer des échéances majeures en matière de pouvoir d'achat, de sécurité ou de retraites".

"Mais évidemment, il ne va pas s'engager sur cette voie", a-t-il toutefois ajouté chez nos confères de France Inter.

Manuel Bompard est lui catégorique: "avec le Rassemblement national, on ne négocie pas de projet de gouvernement ça ne fonctionne pas comme ça", a jugé le député élu Nupes sur BFMTV ce mardi soir.

Autre figure de l'opposition à prendre la parole: Christian Jacob. Le président des Républicains a refusé ce mardi soir la main tendue par son ancien collègue Édouard Philippe: "nous serons force de proposition, mais jamais dans la compromission [...] la ligne de la compromission c'est lui qui l'a incarnée".

Éric Woerth le concède: le projet est "difficile à réaliser". Le député Ensemble et candidat à la présidence de l'Assemblée nationale a jugé sur BFMTV que les conditions "ne (me) semblent pas réunies" pour la création de ce gouvernement d'union nationale du fait du refus de son ancienne famille politique.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV